Un responsable européen inspecte la sécurité des frontières iraniennes pour réguler le flux migratoire afghan

Le chef de la délégation de l’Union européenne en Turquie, l’ambassadeur Nicholas Meyer Landrut, a confirmé que l’Union européenne, comme la Turquie, veut empêcher l’immigration illégale, renforcer la gestion des flux migratoires et prévenir le trafic d’êtres humains, de drogue et d’armes.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réitéré de son côté sa critique envers certains pays européens qui traitent la question de l’immigration en se contentant d’assurer la sécurité aux frontières. Nicholas Meyer Landrut s’est rendu dans la province kurde de Van à l’est du pays, zone frontalière qui sépare la Turquie de l’Iran, pour y inspecter les mesures de sécurité en vigueur. Après une rencontre avec le préfet de Van, Muhammad Amin Bilmaz, qui a suivi le processus d’inspection aux frontières, Landrut a déclaré hier lors d’une conférence de presse que l’Union européenne suivait de près les développements en cours en Afghanistan ainsi que la situation migratoire et sécuritaire, en particulier avec le retour au pouvoir des talibans.

La Turquie a pris des mesures strictes au niveau de sa frontière avec l’Iran pour faire face aux flux des personnes déplacées d’Afghanistan vers la province de Van via l’Iran. Le président turc a appelé Bruxelles à envisager une mise à jour de l’accord sur l’immigration des réfugiés syriens signé avec son pays le 18 mars 2016, pour l’étendre aux réfugiés afghans.

Cette nouvelle requête a fait suite aux précédentes accusations d’Ankara selon lesquelles l’Union européenne ne remplirait pas ses obligations en vertu de l’accord qui prévoyait la mise à disposition d’un soutien financier d’un montant de 6 milliards d’euros, l’exemption des citoyens turcs de visas d’entrée dans les pays de l’Union européenne (Espace Schengen), et la mise à jour de l’accord de l’union douanière en vigueur depuis 1996 pour inclure les produits agricoles et industriels.

Le président turc a critiqué certains pays européens, qui, selon lui, réduisent la question de l’immigration à la seule sécurité des frontières, notant que personne ne souhaite revivre l’expérience vécue en 2015 avec la vague des migrants syriens.

Hier, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue allemand Walter Steinmeier, Erdogan a souligné la nécessité pour l’Allemagne et l’Union européenne de soutenir les pays voisins qui supportent le poids de l’immigration afghane.

Un communiqué de la présidence turque a indiqué qu’Erdogan avait prévenu son homologue allemand que la Turquie était incapable de supporter le fardeau d’une nouvelle vague de réfugiés, soulignant les aspirations “légitimes” de la Turquie, représentées dans la mise en œuvre de l’accord du 18 mars 2016 concernant l’immigration dans toutes ses dimensions.

Le président turc a appelé l’Union européenne à accélérer les procédures nécessaires à l’adhésion de la Turquie, à mettre à jour l’accord de l’union douanière et à lever l’obligation des citoyens turcs à détenir un visa d’entrée pour les pays de l’UE.

Erdogan a noté que la Turquie et l’Allemagne, en tant qu’alliés de l’OTAN, ont fait preuve d’une solidarité et d’une coordination remarquables lors du processus d’évacuation de Kaboul, soulignant la nécessité de maintenir la même approche durant la période critique que traverse l’Afghanistan.

Le communiqué de la présidence turque a jouté qu’Erdogan avait abordé la question de l’acheminement de l’aide humanitaire en Afghanistan par les Nations Unies et d’autres organisations de secours.

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