Ghannouchi dissout le bureau exécutif et reste à la tête d’Ennahda

La décision de Rached Ghannouchi, le leader du mouvement islamiste tunisien Ennahda, intervient après des appels à sa démission au milieu d’une crise interne exacerbée par des décisions présidentielles exceptionnelles.

Ennahda a déclaré lundi que son président, Rached Ghannouchi, a révoqué tous les membres du bureau exécutif du Parti qui se composait de 32 éléments, “conformément aux exigences de cette étape et en vue d’atteindre l’efficacité requise”, une mesure visant probablement à apaiser la colère généralisée au sein du Parti face à l’inefficacité de son leadership dans la gestion de la crise politique que traverse pays.

Un communiqué émis par Ennahda a déclaré : “En adéquation avec la tendance générale à la restructuration du bureau exécutif, le président du mouvement a décidé limoger tous les membres du bureau exécutif et de le reformer d’une manière qui réponde aux exigences de la scène.”

Rached Ghannouchi a fait l’objet de nombreuses critiques de la part d’éminents dirigeants de son Parti, qui ont exigé qu’il abandonne la direction, l’accusant de mal gérer la crise politique qui déstabilise le pays après que le président Kais Saied a décidé de suspendre les activités du Parlement et d’isoler le gouvernement dans le cadre de mesures exceptionnelles.

Ghannouchi a appelé les membres actuels du bureau à “poursuivre leurs fonctions jusqu’à la formation du nouveau bureau”, soulignant que “le comité de gestion de crise politique dirigé par Mohammed al-Qomani continuera à contribuer à sortir le pays de l’exceptionnelle situation dans laquelle il se trouve”, selon le communiqué.

Les décisions présidentielles sont intervenues sur fond de crise politique, économique et sanitaire, et de manifestations appelant à la dissolution du Parlement et au changement de la classe politique, protestant notamment contre le contrôle exercé par Ennahda sur les articulations de la gouvernance sans apporter de solutions à la crise.

Ce bouleversement politique accompagné du déclin de l’économie a focalisé l’attention sur le mouvement islamiste Ennahda qui domine le gouvernement, et a révélé la profondeur de la crise interne que traverse le mouvement.

Même avant les décisions de Qais Saied, Ennahda n’a cessé de s’enliser dans une crise organisationnelle ces dernières années, et les protestations internes se sont multipliées contre Ghannouchi, qui est toujours à la tête du mouvement.

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