Soudan du Sud : 42 personnes arbitrairement exécutées selon l’ONU

L’ONU a appelé lundi à mettre fin aux exécutions arbitraires dans le Soudan du sud après l’exécution d’au moins 42 personnes dans les zones de non-droit du pays, selon l’Agence France-Presse.

Certains d’entre eux ont été exécutés devant leurs familles, tandis que d’autres ont été attachés à des arbres. Une horrible série de meurtres dans un pays où les chances d’établir une gouvernance pacifique restent faibles après la guerre civile.

Depuis mars dernier, les enquêteurs de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud ont recensé les meurtres de 29 suspects à Warrap, un État du nord-ouest en proie à un conflit sanglant entre groupes ethniques rivaux. Les victimes, dont des enfants et des personnes âgées, ont été sorties de prison ou de garde à vue pour être exécutées sans procédure légale.

“Des témoins ont raconté que certains hommes ont été conduits vers des zones reculées, ont été attachés à des arbres puis exécutés. Les corps de certains d’entre eux ont été laissés sur les arbres pour servir d’exemple à la communauté”, a déclaré la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud dans un rapport.

Le rapport des Nations Unies a précisé que 13 personnes ont été arbitrairement exécutées depuis la mi-juin sur les instructions de responsables locaux dans l’État des Lacs, une zone centrale sujette aux conflits.

“Les personnes accusées de crimes ont droit à un procès équitable dans le cadre du processus judiciaire officiel”, a déclaré dans un communiqué Nicholas Haysom, l’envoyé spécial des Nations Unies au Soudan du Sud.

Les Nations Unies ont demandé au ministère de la Justice du Soudan du Sud d’enquêter et de poursuivre les responsables, et ont directement fait part de leurs préoccupations aux responsables locaux des deux États.

Le Soudan du Sud a eu son indépendance en 2011 avant de sombrer deux ans plus tard dans la guerre civile, l’anarchie et la violence entre les ethnies. Depuis, le conflit a fait quelque 400 000 morts.

Un cessez-le-feu a été déclaré en 2018, mais la paix demeure bancale. De nombreuses régions du vaste pays de 12 millions d’habitants sont ingouvernables en raison de la violence qui y règne, surtout que les forces de sécurité locales sont sous-financées et elles-mêmes divisées.

Nicholas Haysom a indiqué que les Nations Unies travaillent aux côtés du gouvernement et des tribunaux pour déployer plus de juges si nécessaire.

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