Al-Kazimi entame un nouveau cycle de dialogue avec Washington autour du retrait des forces américaines d’Irak

Le gouvernement irakien a annoncé que le quatrième dialogue stratégique avec Washington sera le dernier. Il a fixé un calendrier pour le retrait américain et a conclut des accords sécuritaires et militaires dans les domaines de l’énergie et de la santé, notamment en rapport avec la crise du Coronavirus.

A l’approche du dernier cycle du dialogue stratégique entre l’Irak et les Etats-Unis, la pression monte pour que le Premier ministre Moustafa al-Kazimi et la délégation censée achever ce dernier cycle avec une décision définitive fixant un délai pour le retrait des forces étrangères d’Irak, qui comptent 3500 soldats dont 2500 américains. Les trois sessions précédentes n’ont abouti à aucun résultat tangible ou réaliste.

Les experts s’attendent à ce que le quatrième cycle des négociations se déroule de la même manière. Selon eux, un retrait complet des forces militaires étrangères semble impossible dans la situation ou se trouve l’Irak actuellement.

Jeudi, une délégation irakienne a entamé des pourparlers à Washington autour de la présence militaire américaine, avant la rencontre d’al-Kazimi avec le président américain Joe Biden lundi à la Maison Blanche.

Le ministre irakien des Affaires étrangères, Fouad Hussein, dirige la délégation de son pays dans son dialogue avec Washington. Il a indiqué que “l’administration américaine actuelle comprend la situation en Irak d’une manière différente de son prédécesseur”.

Le retrait américain d’Irak a nourri la polémique et a souvent été comparé au plan de retrait des soldats d’Afghanistan, à l’exception des 600 éléments qui resteront dans le pays pour aider à sécuriser l’ambassade américaine et l’aéroport de Kaboul. Des responsables américains ont du s’adresser aux médias afin d’expliquer que la situation est différente et que les responsables américains et irakiens cherchent à établir un partenariat militaire à long terme en Irak.

Un haut responsable de l’administration américaine a déclaré au site “Jeffans One” que ce qui a été rapporté était “complètement faux”. Le Wall Street Journal a également cité des experts disant que “de hauts responsables irakiens et américains envisagent de publier une déclaration appelant au retrait des forces américaines d’Irak, mais en insistant sur le besoin de garder une présence militaire américaine pour aider les forces irakiennes à lutter contre l’État islamique.”

Un responsable américain a expliqué dans une déclaration à “Wall Street”, que “Washington envisage de changer le rôle de certaines forces américaines en Irak en fonction de nos priorités stratégiques, et non en réduisant les effectifs”. La même explication a été citée par le magazine “Politico” qui a indiqué qu’un responsable américain a déclaré que “ce changement marquera la fin officielle de la mission américaine de combat en Irak, mais n’inclura pas le retrait des forces”.

Le Wall Street Journal a également cité le ministre irakien des Affaires étrangères : “Nous n’avons pas besoin de plus de combattants parce que nous en avons. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une coopération en matière de renseignement, nous avons besoin d’aide pour l’entraînement et nous avons besoin de troupes pour nous aider dans les airs.”

La déclaration du ministre irakien des Affaires étrangères a été confirmé par la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, qui a affirmé que le gouvernement irakien “souhaite que les États-Unis et la coalition continuent de former et d’aider son armée, de fournir un soutien logistique et d’échanger des informations”.

Plusieurs raisons expliquent l’impossibilité de parvenir à un retrait complet des forces étrangères d’Irak, notamment les forces américaines. Après le meurtre du commandant de la Force Quds, Qassem Soleimani, lors d’un raid américain, le Parlement irakien a voté en janvier 2020 en faveur d’une résolution appelant au retrait des forces étrangères du pays.

Le processus de retrait semble impossible à réaliser dans le délai estimé à fin 2021 compte tenu des conditions sécuritaires, économiques et politiques en Irak. La présence iranienne et sa forte influence sur les décisions politiques du pays représentent peut-être la raison principale de la prolongation de la présence des troupes américaine, régulièrement ciblées par les milices chiites affiliées à l’Iran, pour qui le retrait des forces américaines serait synonyme d’une plus forte incursion dans le pays.

Les experts ont également expliqué la politique du double standard comme une mesure pour alléger la pression qui pèse sur le Premier ministre Mustafa Al-Kazemi à cause des milices affiliées à l’Iran, déterminées à chasser les forces étrangères d’Irak.

L’ancien président américain Barack Obama était revenu sur sa décision de retirer les forces américaines d’Irak et a dû concentrer plus de troupes en 2016 après l’expansion de l’État islamique en Syrie et en Irak.

Mara Carlin, la responsable des affaires sécuritaires internationales au département américain de la Défense (Pentagone), a reçu une délégation dirigée par le conseiller irakien à la sécurité nationale, Qassem al-Araji, pour discuter de la “coopération militaire à long terme” entre les deux pays.

Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a indiqué que le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, s’était joint aux pourparlers pour “réaffirmer son engagement” à poursuivre la lutte contre l’État islamique.

En raison des attaques répétées contre les intérêts américains en Irak depuis le début de l’année, notamment une cinquantaine d’attaques de missiles et de drones, Lloyd Austin a souligné “la nécessité pour les Etats-Unis et la coalition de pouvoir assister l’armée irakienne en toute sécurité”.

Face à la pression des milices chiites sur al-Kazemi, et les avertissements des républicains à l’administration Biden selon lesquels mettre fin au combat “est une mauvaise idée alors que l’Etat islamique et les mandataires soutenus par l’Iran continuent de menacer la souveraineté de l’Irak”, il y a des craintes qu’un conflit ouvert n’éclate dans le pays entre les alliés de Bagdad, les États-Unis et l’Iran.

En réponse à la polémique, le ministre irakien des Affaires étrangères a rappelé que ce qui sera convenu ne sortira pas du cadre des lois signées en 2008 sur “l’accord de sécurité entre l’Irak et les États-Unis et l’accord-cadre stratégique pour le travail de forces américaines en Irak”.

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