La visite du ministre iranien du renseignement à Bagdad agace Washington

Téhéran et Washington multiplient les visites à Bagdad dans le contexte d’une extrême agitation due à l’escalade des tensions entre l’Iran et les Etats-Unis, à la fois rivaux et alliés de l’Irak. La tension entre les deux pays est montée d’un cran en raison l’enlisement des négociations à Vienne autour de la relance du programme nucléaire iranien de 2015.

Jeudi 15 juillet, le Premier ministre irakien, Moustafa al-Kazimi, a rencontré l’envoyé spécial de la Maison Blanche au Moyen-Orient, Brett McGurk, à l’issue d’une rencontre entre des responsables du renseignement irakien et iranien, selon les déclarations officielles.

Ces visites successives de responsables de Téhéran et de Washington interviennent dans un contexte extrêmement tendu en Irak qui se retrouve otage de la crise entre son allié américain et son voisin iranien, engagés dans une confrontation par procuration sur son sol.

Selon un communiqué du cabinet du Premier ministre, Moustafa al-Kazimi et Brett McGurk ont ​​évoqué le “futur retrait des forces militaires d’Irak et la nouvelle phase de coopération stratégique entre les deux pays”.

L’Irak est en pourparlers avec les États-Unis pour fixer un calendrier des opérations de retrait des forces de la coalition internationale, déployées dans la région depuis 2014 pour combattre l’État islamique.

Environ 3 500 soldats étrangers, dont 2 500 américains, sont présents sur le sol irakien, mais la mise en œuvre de leur retrait peut prendre des années.

Le Premier ministre irakien devrait se rendre à Washington à la fin de ce mois de juillet pour débattre de la question. Des sources ont indiqué qu’il se rendrait d’abord à Téhéran en réponse à l’invitation du président élu Ibrahim Raisi, avant de se rendre aux États-Unis.

De son côté, le ministre iranien du Renseignement, Mahmoud Alawi, est en visite en Irak, ou il a rencontré le chef de l’appareil de sécurité nationale irakien, Abdul-Ghani al-Asadi.

Le responsable iranien a confirmé le soutien de son pays à “la sécurité et la stabilité en Irak”, selon un communiqué de la sécurité nationale.

La visite en Irak du ministre iranien du Renseignement a eu lieu quelques jours après une visite inopinée du chef du renseignement des Gardiens iraniens de la révolution, au cours de laquelle il a rencontré les dirigeants des milices chiites fidèles à Téhéran et leur a transmis un message du Guide suprême Ali Khamenei, dans lequel il leur ordonne d’intensifier les attaques contre les forces et les intérêts américains, selon une source de ces milices et deux sources de sécurité irakiennes.

Les rivaux américain et iranien sont engagés dans des négociations complexes en vue de relancer l’accord sur le programme nucléaire iranien, tandis que les tensions entre eux s’intensifient en Irak et en Syrie.

Depuis le début de cette année, les intérêts, les forces et les bases américaines en Irak, ont subi une cinquantaine d’attaques de missiles ou de drones.

Aucune partie n’a revendiqué les attaques visant l’ambassade et les bases américaines en Irak, mais Washington les a imputées aux Forces de mobilisation populaire, une alliance de milices chiites fidèles à l’Iran et intégrées à “l’establishment” militaire.

La dernière attaque à grande échelle du 7 juillet a visé la base militaire d’Ain al-Assad dans l’ouest irakien, où 14 missiles se sont abattus sans faire de victimes.

Les américains ont lancé fin juin des frappes sur les sites des factions pro-iraniennes en Irak et en Syrie, tuant plus d’une dizaine de combattants.

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