De faux espoirs de retour ravivent les ambitions des Frères musulmans au Soudan

Le ministère soudanais de l’Information a mis en garde contre la menace croissante des Frères musulmans dans le pays, soulignant que le groupe cherche à entraver la phase de transition en répandant rumeurs et discorde.

Jeudi 8 juillet, le ministère soudanais de l’Information a déclaré que les réseaux des Frères musulmans s’emploient systématiquement à déstabiliser le Soudan en ébruitant des rumeurs et des calomnies.

De son côté, le Conseil des ministres soudanais a expliqué dans un communiqué avoir chargé le ministère de l’Information et de la Culture de surveiller de près les contenus médiatiques de la Confrérie afin de pouvoir réagir à temps contre la rumeur et l’intox.

Le communiqué a précisé qu’une entreprise experte dans ce domaine a été engagée pour élaborer des études et des rapports sur les sites internet utilisés pour répandre la sédition. Les résultats ont révélé l’existence de réseaux qui ciblent systématiquement le Soudan en diffusant des rumeurs, de fausses informations, et en appelant à la violence et à la haine.

Au cours de la semaine écoulée, des manifestations ont eu lieu dans la capitale soudanaise, Khartoum, pour dénoncer la hausse du prix du carburant. Les Frères musulmans ont profité de ces événements pour payer quelques uns de leurs jeunes membres afin qu’ils bloquent les routes et brûlent des commerces. Les forces de sécurité ont arrêté 200 d’entre eux pour les interroger. Au cours des enquêtes, les individus impliqués dans le vandalisme ont admis qu’ils appartenaient au groupe.

En parallèle, des voix se sont élevées au cours de ces manifestations pour appeler au retour du régime des Frères musulmans. Certains militants politiques affiliés au groupe avaient précédemment appelé, via des comptes anonymes sur les réseaux sociaux, à organiser des manifestation pour exiger une amélioration des conditions de vie et le départ du gouvernement actuel de transition.

La Fraternité au Soudan cherche à se réapproprier la rue. Selon un rapport publié par le Centre de recherche de Mogadiscio pour les études politiques et stratégiques, les cadres du groupe se sont orientés vers la prédication et le travail caritatif dans le but d’attirer le plus grand nombre de citoyens, ce qui a été confirmé par le Parti du Congrès national, le parti soudanais qui était au pouvoir sous le président déchu Omar el-Béchir, lorsque ses responsables ont appelé à une “montée en puissance pour soutenir la vérité et vaincre le mensonge”.

Un message vocal envoyé par Ali Ahmed Karti, le secrétaire général du Mouvement islamique affilié au Parti du Congrès national au pouvoir à l’époque du président déchu, a été diffusé sur les réseaux sociaux : “Levons-nous pour soutenir la vérité, vaincre le mensonge, réformer l’état du pays et de son peuple, courir sur le chemin des bonnes actions, unir vos rangs, unir votre volonté et votre potentiel pour déraciner le mensonge sans hésitation.”

Il a poursuivi : “Que vos forces s’unissent et que vos mains puissent servir la communauté, préserver sa dignité, répondre à ses besoins , tout en préservant son précieux héritage.”

Dans de précédentes déclarations médiatiques, le Mouvement islamique a accusé le gouvernement de transition actuel d’inclure des membres laïcs qui mettent en œuvre un programme étranger, et a appelé à la nécessité de renverser le régime actuel.

Pour sa part, Mohamed Ezz el-Din, chercheur dans les affaires africaines, a déclaré : “Les Frères musulmans au Soudan ont l’espoir de retrouver la rue. Ils exploitent toutes les crises auxquelles est confronté le gouvernement actuel et les mauvaises conditions économiques afin d’attirer des citoyens et organiser des manifestations pour semer le chaos.”

Dans une déclaration au journal “La Référence”, le chercheur a souligné qu’un grand nombre de citoyens sont conscients que le gouvernement actuel a pris le contrôle de l’Etat après que la Confrérie l’a détruit économiquement, socialement et politiquement, ils n’ont donc pas tenu compte de ces appels.

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