L’Iran admet avoir exécuté des mineurs

L’Iran a reconnu, par l’intermédiaire d’un de ses diplomates, avoir exécuté des mineurs. En réponse aux critiques des Nations Unis, le secrétaire général adjoint du Conseil iranien des droits de l’homme a déclaré que son pays fait tout ce qui est en son pouvoir pour réduire les condamnations à mort des mineurs.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et des organisations occidentales non gouvernementales dénoncent régulièrement l’exécution en Iran de personnes condamnées pour des crimes commis alors qu’elles étaient encore mineures, violant impunément la Charte internationale des droits de l’enfant ratifiée par Téhéran.

Majid Tafrishi, le secrétaire général adjoint du Conseil iranien des droits de l’homme qui dépend de la magistrature, a estimé que ces critiques ne tenaient pas compte des efforts fournis par Téhéran pour “réduire au minimum les exécutions des condamnés à la peine capitale”.

En ce qui concerne spécifiquement les personnes reconnues coupables de crimes commis avant leur majorité, Tafrishi a déclaré dans une interview en anglais la semaine dernière : “Nous nous dirigeons vers le chiffre zéro”, expliquant que c’est le système politique de la République islamique qui “veut cela”.

Les auteurs d’assassinats prémédités sont passibles de la peine de mort en Iran, mais si la famille de la victime pardonne au criminel condamné, la sentence n’est pas exécutée. “Nous essayons de convaincre les familles de pardonner” a précisé Majid Tafrishi, citant le Coran : [C’est votre droit, en tant que famille de la victime, d’exiger l’exécution du criminel, mais si vous pardonnez, cela est mieux pour vous.]

En juin, la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a réitéré les préoccupations de l’organisation face au “recours généralisé à l’exécution” en Iran.

Elle a déclaré que “plus de quatre-vingts mineurs sont en attente d’exécution, dont au moins quatre qui risquent d’être exécutés sous peu”.

L’ONU affirme que les autorités iraniennes ont exécuté en 2020 au moins quatre personnes reconnues coupables de crimes alors qu’elles étaient mineures.

Pour ce qui est des mineurs condamnés pour des délits, Majid Tafrishi a souligné que les efforts déployés par son institution permettent d’obtenir le pardon des familles des victimes dans 96% des cas.

Ces développements surviennent alors que, Ebrahim Raisi, le président iranien nouvellement élu, fait face à des accusations d’implication dans les exécutions massives de prisonniers politiques, notamment dans les années 1980, alors qu’il occupait des postes de direction dans le système judiciaire iranien depuis la révolution islamique de 1979.

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