Washington met en garde Moscou contre le blocage de l’acheminement humanitaire à Idlib

Les Etats-Unis ont averti la Russie lundi qu’elle risquait de saper tout espoir de progrès dans ses relations avec les Etats-Unis si Moscou utilisait son veto au Conseil de sécurité pour fermer le seul poste frontalier restant pour acheminer l’aide humanitaire en Syrie, selon l’Agence France-Presse.

Le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a coprésidé à Rome une conférence de la coalition dirigée par les États-Unis contre l’organisation terroriste Etat islamique, au cours de laquelle la question du passage de Bab al-Hawa à la frontière syro-turque a été discuté.

Blinken a souligné aux journalistes la nécessité “d’étendre l’aide au-delà des frontières, ce qui est indispensable pour atteindre les millions de Syriens qui ont un besoin urgent de nourriture, de médicaments, de vaccins anti Covid-19 et d’autres aides vitales”.

Le passage fermera le 10 juillet si les Nations Unies ne prolongent pas leur autorisation à acheminer l’aide humanitaire en Syrie depuis le territoire turc.

En 2014, le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé l’acheminement de l’aide en Syrie à travers quatre points frontaliers, mais sous la pression de la Chine et de la Russie qui ont utilisé leur veto à plusieurs reprises, il l’a réduit au début de l’année dernière au passage de Bab al-Hawa qui relie la Turquie et le gouvernorat d’Idlib dans le nord-ouest de la Syrie. Environ dix mille camions empruntent ce passage mensuellement.

Les diplomates ont averti que la Russie pourrait à nouveau utiliser son veto.

La Russie et l’Iran, les deux principaux alliés du président syrien Bachar al-Assad, considèrent que l’acheminement de l’aide en Syrie doit se faire sous le contrôle de Damas. Les deux pays ont effectivement contribué à restaurer le contrôle du régime syrien dans la plupart des régions du pays.

En réponse à une question sur la position de la Russie, un haut responsable américain qui accompagnait Blinken a déclaré : “Il est clair que nous ne voulons pas qu’un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU oppose son veto”.

Le responsable a poursuivi : “Ce qui a été clairement indiqué par le président aux responsables Russes ainsi qu’à d’autres responsables, c’est que nous voulons une relation constructive avec la Russie dans les domaines dans lesquels nous pouvons coopérer, et nous pensons que la Syrie est l’un eux.” Il a ajouté : “Mais le test sera de savoir si nous pouvons conserver les mécanismes transfrontaliers et étendre leur portée. Si nous ne sommes pas en mesure de travailler ensemble sur ces besoins humanitaires fondamentaux, cela rendra très difficile la coopération avec les Russes sur la Syrie”, a-t-il ajouté.

Le président américain Joe Biden et son homologue russe Vladimir Poutine ont discuté cette question lors de leur sommet à Genève le 16 juin dernier. A cette occasion, les deux présidents avaient exprimé leur espoir de voir le sommet déboucher sur des relations plus stables entre les Etats-Unis et la Russie, après les détériorations qu’elles ont subies les mois précédents.

La semaine dernière, le secrétaire général des Nations Unies a exhorté les États membres du Conseil de sécurité à parvenir à un consensus pour maintenir ouvert le passage par lequel transite l’aide vers environ trois millions de personnes résidant dans la région d’Idlib.

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