Benjamin Netanyahou a occupé le poste de Premier ministre israélien pendant le temps record de 15 ans, dont 12 ans successifs, une performance qu’il doit en partie à sa capacité à convaincre ses électeurs que lui seul peut défendre et protéger l’État hébreu. Il a cependant concentré le pouvoir autour de sa personne, ce qui lui a valu de nombreux adversaires.
Netanyahou, 71 ans, a réussi l’année dernière à conclure quatre accords normalisant les relations entre Israël et les pays arabes. Il a également réussi à sortir son pays de la crise sanitaire grâce à une ambitieuse campagne de vaccination contre le virus Corona. Mais la situation n’est plus la même depuis qu’il échoué à la quatrième élection en 2 ans.
Netanyahou est né le 21 octobre 1949 à Tel Aviv. Il a hérité de son père, Ben Zion, une idéologie à la ligne dure, car ce dernier était l’assistant personnel de Ze’ev Jabotinsky, le fondateur de la Légion juive durant la Première Guerre mondiale et le leader de l’aile droite du mouvement sioniste.
En 1976, son frère Yonatan a été tué pendant une opération militaire menée par l’unité qu’il supervisait pour libérer des otages retenus dans un avion détourné par des organisations palestiniennes et allemandes en Ouganda. Netanyahou affirme que le meurtre de son frère a eu “des répercussions majeures” sur lui.
Benjamin Netanyahu a grandi aux États-Unis et est diplômé du prestigieux Massachusetts Institute of Technology. Grâce à sa maîtrise de l’anglais, les chaînes de télévision américaines l’ont beaucoup médiatisé vers la fin des années 1980 et le début des années 1990, ce qui a contribué à son ascension en tant que personnalité politique aux niveaux local et international. Dans les années 1980, il a occupé un poste diplomatique à l’ambassade israélienne de Washington.
Netanyahou, qui a toujours remis en question les accords de paix d’Oslo, a pris la direction du parti Likoud en 1993 et l’a mené à la victoire aux élections. En 1996, il devient le plus jeune Premier ministre israélien. Il avait alors 46 ans.
Il a perdu le pouvoir en 1999 mais l’a repris dix ans plus tard et est resté à sa tête depuis. Netanyahou défend Israël en tant qu’ “État juif” dont les frontières devraient s’étendre du nord-est à la Jordanie, d’où sa promesse d’annexer la vallée du Jourdain à la Cisjordanie occupée.
Netanyahu a deux enfants avec sa femme Sarah et une fille issue d’un précédent mariage. Aujourd’hui, il est accusé de trois affaires de corruption, d’escroquerie et d’abus de confiance, qu’il nie toutes. Il incarne en grande partie l’héritage de la droite israélienne. Il ne s’est pas engagé dans les pourparlers de paix substantiels avec les Palestiniens alors qu’il supervisait l’expansion des colonies juives en Cisjordanie occupée. Il a contribué à enterrer le processus de paix avec les Palestiniens qui a commencé en 1990, et le nombre de colonies en Cisjordanie a augmenté de cinquante pour cent au cours des dix dernières années, portant le nombre de colons à 475 000 vivant parmi 2,8 millions de Palestiniens.
Il a récemment dirigé le conflit militaire contre la bande de Gaza contrôlée par le Hamas. C’était la première fois que le Hamas avait lancé des offensives de cette intensité vers le territoire israélien. Netanyahou évoque souvent le danger que représente le Hezbollah libanais pour Israël, tout en décrivant le régime iranien comme la plus grande menace pour le peuple juif depuis l’Allemagne nazie. Sa politique étrangère vise principalement à mettre fin au programme nucléaire présumé de l’Iran.
L’Agence France Presse a rappelé un passage écrit par Barak Obama dans ses mémoires présidentielles “La terre promise”, affirmant que “se considérer comme le plus éminent défenseur du peuple juif face à l’adversité lui permet (à Netanyahou) de justifier tout ce qui le maintient au pouvoir.”
