Présidentielle iranienne : Washington redoute les complications et les militants iraniens appellent au boycott

La position actuelle des États-Unis concernant le régime de Téhéran en général et les élections présidentielles iraniennes en particulier, est largement influencée par le déroulement des négociations à Vienne autour du relancement de l’accord nucléaire de 2015.

Les élections présidentielles iraniennes du 18 juin prochain sont susceptibles d’engendrer des complications qui vont sensiblement affecter les pourparlers avec Washington.

La plupart des candidats ont été exclus des élections sur la base des décisions du Conseil des gardiens dirigé par le guide suprême, ce que l’administration du président américain Joe Biden a critiqué en précisant que “les Iraniens devraient être libres de choisir leurs dirigeants”.

Le Conseil des gardiens, chargé d’examiner les dossiers des candidats aux élections, a approuvé mardi 25 mai 2021 une liste définitive composée de seulement sept personnes autorisées à se présenter pour remplacer le président sortant Hassan Rouhani.

Le Conseil qui compte de 12 membres et qui est supervisé par le guide suprême iranien Ali Khamenei, a disqualifié non moins de 583 autres candidats.

Un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche a déclaré : “Les Iraniens doivent être autorisés à exercer leur droit de choisir leurs dirigeants et de participer librement au processus politique, dont les élections”.

Le président américain Joe Biden a affirmé sa volonté de relancer l’accord de 2015 et a proposé d’assouplir les sanctions imposées à l’Iran en échange de restrictions sur ses activités nucléaires.

L’ancien président américain Donald Trump s’est retiré de l’accord nucléaire en 2018, affirmant que ce dernier était trop laxiste envers la république islamique. Il s’est ensuite employé à durcir les sanctions, ce à quoi l’Iran a commencé à répondre à partir de 2019 en contournant sans cesse les restrictions stipulées dans l’accord de Vienne.

On craint à présent que l’arrivée d’un président iranien ultra conservateur n’entrave les tentatives de rapprochement déjà chaotiques entre l’Iran et les États-Unis.

Depuis des semaines, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, des militants iraniens des droits de l’homme appellent massivement les citoyens à protester contre le système politique autoritaire en boycottant les élections.

De récents sondages d’opinion réalisés par l’État iranien ont indiqué que le taux de participation à l’élection présidentielle de juin pourrait descendre en dessous de 40 % pour la première fois depuis la révolution iranienne de 1979.

L’ancien secrétaire d’État américain Mike Pompeo a vivement condamné les élections présidentielles iraniennes. Il a déclaré : “Ca sera une imposture. Il serait injuste d’avoir des candidats non qualifiés.”

“Chaque fois qu’il y a un faible taux de participation, cela signifie que votre élection sera moins représentative des personnes que vous prétendez gouverner”, a-t-il déclaré à Voice of America.

D’autre part, le prince Reza Pahlavi, le fils du Shah d’Iran Mohammad Reza Pahlavi, a déploré l’inutilité d’une tentative de rapprochement entre le régime de Téhéran et l’administration de Washington.

Dans une interview donnée à la presse et rapportée par l’opposition Farda News, il a mis en garde la Maison Blanche contre le recours aux négociations avec Téhéran, déclarant : “Ce régime ne peut pas changer son attitude car toute son existence dépend de sa maladie virale qui consiste à vouloir exporter son idéologie et contrôler la région soit de façon directe, soit par le biais de mandataires.”

Selon le prince Reza Pahlavi, les pourparlers en cours à Vienne entre les États-Unis et l’Iran sur l’accord nucléaire sont inutiles car le régime iranien ne réagit qu’à la pression.

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