Les Frères musulmans mènent la guerre à l’Egypte depuis l’Europe et les Etats-Unis

En Europe comme aux États-Unis, la politique expansionniste des Frères musulmans en Occident leur a donné des capacités organisationnelles qui leur ont permis de s’en prendre régulièrement à l’État égyptien depuis la révolution du 30 juin 2013. Pour porter atteinte à l’Egypte, le groupe détient de nombreux outils en occident.

Pour assurer une pénétration dans les sociétés – toutes les sociétés – la fraternité terroriste s’emploie à atteindre toutes les classes sociales, des plus défavorisées jusqu’à celles des politiciens et des décideurs. Grâce à cette stratégie, le groupe remporte l’adhésion populaire qui lui fournit la légitimité de traiter avec les hautes hiérarchies du pouvoir. De là, il développe sa toile dans les lieux ou il est actif en se dissimulant derrière la religion comme il le ferait derrière un rideau.

D’autre part, le groupe sait bien s’identifier aux lois et aux valeurs des société dans lesquelles il opère. C’est ainsi qu’il a exploité les constitutions occidentales qui respectent les droits de l’homme et sa liberté de créer des institutions à caractère humanitaire, pour monter une multitudes d’associations pour le moins suspectes. Il se sert de ces institutions comme une couverture supplémentaire sur ses objectifs politiques tout en se gardant de dévoiler aux gouvernements le lien de ces institutions avec ses intérêts. En Europe et aux Etats-Unis, les normes juridiques imposent des preuves suffisantes pour prendre des mesures dissuasives contre toute entité, rendant très difficile l’exclusion de la Confrérie de la scène politique américaine.

Dans le cadre de sa guerre contre l’Egypte, la stratégie du groupe en Occident consiste à s’appuyer sur les bases populaires qu’il a établies aux côté d’organisations de services qui comptent parmi leurs membres, des citoyens ayant déjà bénéficié de services issus de dons. Par gratitude, beaucoup n’hésitent pas à rendre la pareille en se mettant au service de la Confrérie. S’ajoutent à cela les politiciens que le groupe courtise et avec qui il a réussi à sympathiser.

Aux États-Unis, la stratégie des Frères musulmans est plus claire. Le groupe a pu mobiliser ses partisans sous l’égide d’Ayat Oraby et d’autres, pour organiser plusieurs manifestations contre ce qu’ils appellent “les conditions internes de l’Égypte”. Ici, il ne s’agit pas de marches de protestation d’opposants exprimant leur point de vue, mais plutôt de manifestations administrées par les chefs et les partisans du groupe contre le régime égyptien qu’il a qualifié de “terroriste”, pour avoir eu recours aux armes lors du désaccord autour de la présence de la Confrérie dans le pays sous le régime actuel.

Les déclarations faites par le leader du groupe, Muhammad al-Baltaguy, sur la place Rabaa al-Adawiya au Caire en 2013, témoignent de la présence d’une aile militaire du groupe qui a été utilisée pour mettre en garde la société contre toute tentative de manifestation. Al-Baltaguy avait déclaré que le bombardement des gazoducs et les opérations terroristes qui étaient menées à l’époque dans le Sinaï allaient prendre fin dès le retour de Mohamed Morsi au pouvoir, et qu’il en serait de même pour d’autres opérations violentes liées à l’organisation.

Ainsi, la capacité de mobilisation des Frères musulmans à Washington indique qu’ils ont suffisamment pénétré les cercles de la société américaine et qu’ils y ont des partisans à leur service. En ce qui concerne les politiques et les décideurs, le groupe s’est rapproché de certains parlementaires à travers des visites dont le but était de menacer la sécurité et la stabilité de l’Egypte, ce qui révèle la pénétration par les Frères musulmans de l’appareil politique américain sur le long terme.

Par exemple, Ilhan Omar, membre du Parti démocrate et représentante du Minnesota au Congrès américain, est régulièrement invitée par la Confrérie à ses différents événements. Le 14 décembre 2019, la représentante a assisté à une cérémonie organisée par le “Council on American-Islamic Relations” (CAIR) à l’occasion du 21e anniversaire de l’implantation de sa succursale à New York. Le groupe n’a pas manqué de partager l’évènement sur sa page Facebook.

La branche des Frères musulmans en Europe n’est pas très différente de celle outre-Atlantique, bien que les Etats-Unis assistent à une escalade plus soutenue de l’influence de la Confrérie. Le groupe a tenté de discréditer les événements violents qui ont eu lieu lors du renversement de Mohamed Morsi suite au rejet massif de son maintien au pouvoir, et a désespérément cherché à soulever la population contre le gouvernement égyptien. Il a également profité de l’attentat terroriste qui a eu lieu à Charm el-Cheikh le 31 octobre 2015 pour remettre en question les capacités sécuritaires du gouvernement à travers les réseaux sociaux et des plateformes médiatiques lui appartenant.

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