Contrebande, pillage, trafic de drogue… Pour l’Etat islamique, la fin justifie les moyens

L’Etat islamique compte sur deux sources principales de financement, à savoir les taxes qu’il impose aux citoyens des zones qu’il contrôle et le commerce illégal de pétrole. Lorsqu’il a des difficultés à extraire et vendre du pétrole, il a recours à l’augmentation des impôts. Le groupe est à la tête d’un véritable butin de guerre fait de zakat (aumône), de taxes et de redevances imposées à la population.

En Europe, les militants de l’organisation ont recours à d’autres des méthodes illégales pour obtenir des financements en passant par internet et les réseaux sociaux, d’autant que la plupart d’entre eux ont des antécédents criminels. Fraude bancaire, exploitation de fonds destinés aux actions caritatives, vente d’armes, vol à main armé, trafic de drogue, détournement de fonds… Pour les djihadistes de l’Etat islamique, la fin justifie les moyens.

L’organisation terroriste se nourrit également des plantations de cannabis qui se trouvent un peu partout en Irak, comme dans la région de Burkiba au nord de Bagdad, al-Shakhs à Latifiyah au sud de Bagdad, al-Uweissat situé entre les provinces de Anbar et de Babel, et les districts de Tal Afar.

Pour justifier son trafic de stupéfiants à ses partisans, l’organisation s’appuie sur des fatwas suspectes. Elle prétexte vendre du poison aux infidèle comme le faisait jadis Ahmed bin Abdul Halim bin Taymiyyah, connu sous le nom de “Cheikh de l’Islam”, lorsqu’il vendait de l’alcool aux guerriers Tatars, parce que la perte de l’esprit des infidèles est une opportunité pour les musulmans, elle sème la discorde parmi leurs ennemis, ce qui est utile en temps de guerre.

Pour faire passer en contrebande argent et stupéfiants, l’organisation a recours à deux méthodes . La première consiste à démarrer d’Afghanistan ou du Pakistan, traverser l’Iran, l’Irak et la Syrie, puis distribuer la marchandise dans certains pays de la région.

Quant à la deuxième trajectoire, elle part d’Irak vers la Syrie et enfin vers l’Europe, en empruntant une route de secours qui part de Ramadi en Irak vers la région d’al-Qaim.

L’Etat islamique se concentre sur deux zones de distribution, la zone de Nukhaib et une autre à l’ouest de Ramadi. Le déchargement des cargaisons et la manutention se font sous couvert de vente de bétail.

Le pillage, la contrebande d’antiquités et le recours à la cryptomonnaie Bitcoin sont également des méthodes utilisées par le groupe pour financer ses opérations. La police fédérale américaine a arrêté à plusieurs occasions des membres de l’Etat islamique qui soutiennent le terrorisme grâce aux cryptomonnaies.

La cryptomonnaie Bitcoin a été développée en 2009 par un anonyme dont le pseudo est “Satoshi Nakamoto”. En 2008 il a publié sur la liste de diffusion de cryptographie du site metzdowd.com, un livre blanc décrivant la monnaie Bitcoin.

Nakamoto a commencé à proposer le Bitcoin comme monnaie électronique alternative au papier-monnaie. Cette monnaie est basée sur le système pair-à-pair qui permet aux utilisateurs de traiter directement entre eux sans passer par une banque ou un quelconque intermédiaire.

Par le biais du blog affilié à Daech “House of Califa”, Taqi al-Din al-Mundhir a publié un document intitulé “Bitcoin and Charity for Jihad” dans lequel il a appelé à l’utilisation de crypto-monnaies pour financer l’organisation.

L’appel d’al-Mundhir a été entendu par les partisans de l’organisation qui ont commencé à faire des dons à Daech en cryptomonnaies, via des liens qui se cachent sous des appellations telles que “Fonds de lutte islamique” qui est un fond numérique sur le “dark web”.

Sur le dark web, des groupes de criminalité organisée, des membres d’organisations terroristes et bien d’autres criminels sont actifs.

Abdel Nasser Qardash, frère d’Abdullah Qardash, le successeur d’Abu Bakr al-Baghdadi à la tête de l’Etat islamique, avait admis que son groupe avait volé du pétrole et une grande quantité d’antiquités pour soutenir ce qu’il appelle “la trésorerie de guerre”. Il a souligné que les pillages et les ventes illégales de pétrole avaient financé à hauteur de plusieurs millions de livres le recrutement de nouveaux jeunes membres.

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