Iran : Des dizaines d’anciens responsables de l’ONU appellent à l’ouverture d’une enquête sur le “massacre de 1988”

Des dizaines d’anciens responsables de l’ONU et d’experts des droits de l’homme ont appelé l’Organisation des Nations Unies le 4 mai dernier à ouvrir une enquête sur une série d’assassinats de dissidents iraniens par le régime de la République islamique en 1988.

Le site Web américain “The Hill” a déclaré que plus de 150 experts internationaux en droit de l’homme, ont exhorté les Nations Unies par le biais d’une lettre, à “mener une enquête” sur les meurtres des partisans de l’organisation d’opposition “Mujahidin Khalq”, qui ont eu lieu tout au long de l’année 1988 sur les ordres du mentor de l’Iran à l’époque.

“Mujahidin Khalq” est un mouvement de résistance armée, opposé au régime de la République islamique d’Iran. Cette organisation a été initialement fondée pour résister au Chah d’Iran, mais ses activités se sont poursuivies pendant et après la révolution islamique.

Parmi les experts ayant fait appel à l’ONU pour l’ouverture de ce dossier, se trouvent l’ancienne Haut-Commissaire des Nations Unies Mary Robinson et l’ancien Vice-Secrétaire général des Nations Unies Mark Malloch Brown.

D’anciens hauts fonctionnaires de différents gouvernements figurent également parmi les signataire, comme l’ancienne vice-premier ministre canadienne, Kim Campbell, dont le pays a déclaré en 2013 que les meurtres commis par l’Iran en 1988 relèvent de “crimes contre l’humanité”.

“Il existe une impunité systématique dont bénéficient ceux qui ont ordonné et mené des exécutions extrajudiciaires”, a indiqué la lettre sur les victimes du massacre de 1988 en Iran, que l’Organisation de la justice a remise au site Internet américain “The Hill”, ajoutant : “Plusieurs des fonctionnaires concernés continuent encore d’occuper des postes au sein de l’Autorité, notamment la magistrature, le ministère public et le gouvernement principal.”

Parmi les personnes dont les noms ont été cités dans la lettre comme étant impliquées dans les meurtres qui se chiffrent à des milliers d’opérations, se trouve l’actuel ministre iranien de la Justice, Seyyed Alireza Avaei.

Le site Web américain a souligné que les responsables iraniens avaient défendu leur position en 2016 en affirmant que les opposants ciblés par cette vague d’exécutions étaient des “terroristes”. Le site a ajouté que les exécutions visaient initialement les membres de “Mujahideen Khalq”, mais qu’elles avaient aussi été étendues à des individus appartenant à d’autres groupes.

Les signataires de la lettre ont déclaré qu’ils “appellent le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à mettre fin à la culture de l’impunité qui prévaut en Iran, en créant une commission d’enquête sur les exécutions extrajudiciaires massives et les disparitions forcées de 1988”.

Toujours selon “The Hill”, ils ont également exhorté la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, à soutenir la mise en place de ce comité.

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