L’Iran évoque un échange de prisonniers avec les États-Unis

Al Mayadeen, la chaîne de télévision libanaise pro-iranienne a annoncé le 1er mai que l’Iran et les Etats-Unis négociaient en ce moment la libération de quatre américains détenus en Iran pour des accusations d’espionnage, en échange de quatre iraniens détenus aux Etats-Unis. Citant un responsable, Al Mayadeen a également annoncé le déblocage par les Etats-Unis de 7 milliards de dollars (5,8 milliards d’euros) de fonds iraniens gelés par les sanctions américaines. Il a aussi été question d’un accord trouvé avec le Royaume-Uni pour la libération de Nazanin Zaghari-Ratcliffe, la britanno-iranienne détenue en Iran depuis 2016, contre 400 millions de livres sterling.

Ces informations ont rapidement été confirmées par la télévision d’Etat iranienne. La télévision iranienne a cité un responsable du régime affirmant que Nazanin Zaghari-Ratcliffe serait libérée “après le paiement d’une dette militaire” due par le Royaume-Uni à l’Iran.

Dès le lendemain, les Etats-Unis ont démenti l’information les concernant par l’intermédiaire du porte-parole du département d’État, Ned Price, qui a déclaré à l’agence de presse Reuters : “Les informations selon lesquelles un accord d’échange de prisonniers a été conclu ne sont pas vraies.” Il a rappelé : “Comme nous l’avons dit, nous soulevons toujours les cas d’Américains détenus ou portés disparus en Iran. Nous ne nous arrêterons pas tant que nous ne serons pas en mesure de les réunir avec leurs familles.”

Ron Klain, le chef de cabinet de Joe Biden, a déclaré à la chaîne CBS : “Malheureusement, ces informations sont fausses (…) Il n’y a pas d’accord concernant la libération de ces quatre Américains.”

Du côté du Royaume-Uni, le ministère des Affaires étrangères a indiqué que “les discussions légales se poursuivent” pour arriver à la libération de Nazanin Zaghari-Ratcliffe. Son mari, Richard Ratcliffe, a pour sa part déclaré à l’Agence France Presse : “Nous n’avons reçu aucune indication selon laquelle un accord est proche.”

Dominic Raab, le ministre britannique des Affaires étrangères, a qualifié hier la détention de Nazanin de “traitement qui relève de la torture”, une “otage” victime “d’un jeu du chat et de la souris”, selon ses propos. Il a ajouté que Téhéran a “l’obligation” de la libérer.

Le gouvernement britannique a admis que la jeune femme était considérée par l’Iran comme “un levier sur le Royaume-Uni”, particulièrement à l’heure des négociations pour relancer l’accord sur le programme nucléaire iranien, et à l’approche des élections présidentielles iraniennes prévues au mois de juin.

L’Iran estime ses revenus pétroliers gelés en Corée du Sud, en Irak et en Chine, à 20 milliards de dollars. En avril, des responsables du régime iraniens ont déclaré à Reuters être favorables à un accord intermédiaire, en attendant un règlement durable notamment en ce qui concerne le déblocage des fonds iraniens gelés.

Mais jusqu’à présent, les pourparlers entre l’Iran et les grandes puissances commencés à Vienne début avril n’ont encore abouti à aucun accord.

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