Mahmoud Abbas refuse la tenue des élections palestiniennes sans la participation de Jérusalem-Est

L’option de la Commission électorale palestinienne qui consiste à mettre en place des bureaux de vote dans les villes de Cisjordanie occupée, a été rejetée par Mahmoud Abbas.

Le président de l’autorité palestinienne estime que le vote doit se tenir à Jérusalem et que les partis doivent être libres d’y mener leurs campagnes. Il a annoncé hier soir (29 avril), son opposition à la tenue des premières élections palestiniennes en 15 ans sans la participation de Jérusalem-Est.

“Nous avons décidé de reporter la date des élections jusqu’à ce que (…) notre peuple puisse exercer ses droits démocratiques à Jérusalem”, a t-il annoncé à l’issue d’une réunion de l’OLP (l’Organisation de libération de la Palestine), autour des élections législatives prévues le 22 mai prochain sur les territoires palestiniens. “Nous ne ferons aucune concession sur Jérusalem”, a prévenu Abbas.

Ces élections s’inscrivent dans le cadre d’un projet de “réconciliation” entre le Fattah, parti laïc de Mahmoud Abbas, et le parti islamiste du Hamas. Le conflit entre les deux partis avait éclaté après les dernières élections législatives en 2006, provocant d’importants affrontements et une scission géographique du pouvoir entre l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas qui siège en Cisjordanie occupée, et le Hamas qui contrôle la bande de Gaza. En revanche, aucun des deux partis n’a de pouvoir sur Jérusalem-Est, annexé par Israël depuis 1967, mais considéré par les palestiniens comme la capitale de leur futur Etat.

Les opposants du Fatah ont mal accueilli la décision de Abbas. Le Hamas s’est exprimé dans un communiqué publié vendredi : “Le Fatah et le président de l’Autorité palestinienne portent l’entière responsabilité de la décision (de reporter les élections) et de ses conséquences qui représentent rien moins qu’un coup d’État contre notre accord.”

Daoud Abou Libdeh, le candidat de la liste de Mohammad Dahlane, a prévenu : “Si Abbas reporte les élections, nous organiserons des manifestations.”

Mohammad Dahlane exilé aux Emirats, et Nasser al-Kidwa, le neveu de Yasser Arafat, sont les principaux opposants du Fatah, après l’organisation armée du Hamas, qui espère pouvoir exporter son influence en Cisjordanie grâce à un éventuel “gouvernement d’union” avec le Fatah.

Dans le centre-ville de Ramallah, des centaines de palestiniens ont manifesté contre le report des élections. Tariq Khudairi, un jeune manifestant de 25 ans, a déclaré : “Comme jeunes Palestiniens, nous sommes une génération entière à ne pas savoir ce que signifie des élections, (…) cette nouvelle génération a le droit de choisir ses leaders et de faire partie du processus de décision. Il est temps que les jeunes décident.”

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