Joe Biden sera t-il le premier président américain à reconnaitre le génocide arménien?

La reconnaissance du génocide arménien a été une des promesses électorales du président américain Joe Biden, une promesse qu’il est à présent appelé à tenir. La Turquie avait de son côté prévenu Washington qu’une telle décision nuirait davantage aux relations bilatérales.

Le 24 avril de chaque année, les arméniens organisent dans le monde entier des manifestations pour commémorer les quelque 1,5 million de personnes tuées par l’Empire ottoman.

L’Arménie soutient que le massacre perpétré contre les arméniens n’est rien d’autre qu’une tentative de nettoyage ethnique. La Turquie de son côté admet volontiers que des arméniens ont été assassinés mais nie fermement l’accusation d’un génocide.

Lors de sa campagne électorale, Joe Biden s’était engagé à reconnaitre le massacre des arméniens comme un génocide, mais la Maison Blanche et le Département d’État sont restés discrets sur la marche à suivre concernant ce dossier.

“En tant que candidat à la présidentielle, le président Biden a commémoré les 1,5 million d’hommes, de femmes et d’enfants arméniens qui ont perdu la vie durant les dernières années de l’Empire ottoman. Il a déclaré alors que nous ne devons jamais oublier ni garder le silence face à cette horrible campagne”, a déclaré un responsable du département d’État au journal “Al Arabiya English”.

“Cette administration s’est engagée à promouvoir le respect des droits de l’homme et à faire en sorte que de telles atrocités ne se reproduisent pas”, a ajouté le responsable.

La Maison Blanche s’est abstenue de tout commentaire lorsque la presse lui a demandé si Joe Biden se prononcerait sur la question plus tard dans la semaine.

Depuis son entrée en fonction, Joe Biden ne s’est pas entretenu avec le président turc Erdogan malgré les nombreux entretiens téléphoniques qu’il a eus avec les dirigeants des grands pays. Le président américain a également été poussé, aussi bien par les républicains que par les démocrates, à adopter une position plus rigide contre la Turquie.
Le mois dernier, 35 sénateurs ont adressé une lettre à Biden au sujet du génocide arménien.

“Les administrations des deux parties ont gardé le silence sur la vérité du génocide arménien. Nous vous exhortons à briser ce modèle de complicité en reconnaissant officiellement que le génocide arménien était bien un génocide”, ont écrit les sénateurs dans leur lettre.

Il y a deux, lorsque la vice-présidente Kamala Harris était encore sénateur, elle avait coparrainé une résolution pour reconnaître le génocide.

En 2019, le Congrès et le Sénat avaient également adopté cette résolution, mais lorsque la lettre est arrivée au bureau de l’ancien président, Donald Trump, ce dernier avait refusé de la signer. Les trois présidents qui ont précédé Trump s’étaient également opposés à une telle décision.

Mardi 20 avril, l’élu démocrate de Californie à la Chambre des représentants des États-Unis, Adam Bennett Schiff, a réitéré l’appel à Biden et l’a exhorté à tenir sa promesse.

“Nous reviendrons vers vous plus tard cette semaine pour savoir si vous vous joindrez aux dirigeants de la France, de l’Allemagne, de l’Union européenne, du Vatican et de 49 États pour reconnaître le génocide”, a déclaré Adam Schiff dans une lettre ouverte à Biden.

Si le lobby arménien est considéré comme influent à Washington, il en va de même pour la Turquie.

Les anciens présidents américains se sont abstenus de tenir leurs promesses électorales par crainte de ruiner leurs relations avec Ankara, un allié stratégique de l’OTAN, l’armée turque jouant un rôle important dans l’organisation.

Le soutien du président Recep Tayyip Erdogan aux Frères musulmans et ses tentatives d’étendre l’influence turque en Méditerranée orientale ont provoqué une tension palpable avec la communauté internationale.

Erdogan a également provoqué la colère de l’Europe et de Washington lorsqu’il a équipé son armée de missile russe S-400, malgré les avertissements qu’il avait reçus selon lesquels le système russe pourrait collecter des données sur l’avion de combat américain F-35.

Pour leur part, les membres de l’OTAN ont déclaré que l’achat d’armes à Moscou était une violation des promesses des États membres de réduire leur dépendance à l’armement russe.

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