Liban : Hassan Diab fait appel au Qatar pour gérer la crise économique

Le président libanais du Conseil des ministres, Hassan Diab, a rencontré dimanche 18 avril les ministres qataris de la défense et des affaires étrangères, pour discuter du renforcement de la coopération entre les deux pays et des derniers développements au Liban.

Hassan Diab s’est entretenu individuellement avec le ministre de la Défense Khaled Al-Attiyah et le ministre des Affaires étrangères Mohammed ben Abdul Rahman, en marge d’une visite officielle à Doha, selon l’agence de presse officielle du Qatar.

L’agence a déclaré que Hassan Diab a discuté avec le ministre qatari des Affaires étrangères du “renforcement des relations bilatérales et des derniers développements au Liban et dans la région”.

Le 18 février 2021, le Premier ministre libanais désigné Saad Hariri s’était également rendu à Doha, après une visite similaire du ministre qatari des Affaires étrangères Mohammed ben Abdul Rahman à Beyrouth au début du même mois.
Le Qatar a appelé à plusieurs reprises à l’accélération de la formation du gouvernement libanais, bloqué en raison d’un désaccord entre Hariri et le président libanais Michel Aoun, depuis la désignation de Hariri comme Premier ministre le 22 octobre.

Pour faire face à une crise qui ne cesse de s’aggraver, le gouvernement intérimaire recherche une aide économique de la part des pays arabes et des bailleurs de fonds, mais la France par exemple, a exigé la formation d’un gouvernement et des réformes économiques, ainsi qu’un audit financier de la Banque centrale du Liban en échange de toute aide.

De leur côté, le Royaume d’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ne sont pas enclins à fournir un soutien économique et financier au Liban en raison des menaces que représente le Hezbollah et ses alliés dans le contexte du conflit saoudo-iranien.

Hariri souhaite former un gouvernement de “technocrates” et accuse Aoun de tenter d’obtenir pour son “courant patriotique libre” et pour ses alliés, dont le Hezbollah, un “tiers de blocage”, une accusation que le président réfute.
Le “tiers de blocage” signifie qu’une faction politique obtient un tiers du portefeuille ministériel, ce qui lui permet de contrôler ses décisions et de suspendre ses réunions.

Depuis plus d’un an, le Liban souffre de la pire crise économique qu’il ait connue depuis la fin de la guerre civile en 1990 qui avait conduit le pays à un effondrement financier sans précédent, et à la saisie de l’argent des dépositaires auprès des banques.

Pendant ce temps, le Qatar cherche à exploiter la crise économique et politique du Liban pour entrer en scène et imposer son influence, tout comme la Turquie récemment.

Seulement, faire du Liban une arène de conflits régionaux avec l’entrée de nouveaux acteurs tel que le Qatar, n’aidera jamais le pays à surmonter la crise économique actuelle, et n’encouragera certainement pas ses “amis” traditionnels à lui fournir le soutien dont il a désespérément besoin.

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