Depuis que le gouvernement français a durci le ton, les Frères musulmans cherchent une alternative à la France

Depuis les attentats terroristes qui ont frappé la France fin 2020, le gouvernement français a considérablement resserré l’étau sur la Confrérie des Frères musulmans, considérée comme l’organisation mère de tous les groupes terroristes. De nombreuses entités affiliées à la Confrérie ont été interdites, pendant que d’autres ont été soumises à une vigilance accrue, notamment pour tout ce qui relève des circuits financiers et des collectes de fonds.

La France fait partie des pays européens les plus sévères en matière de lutte anti-terroriste, une répression qui soulève de nombreux problèmes liés aux investissements de la Fraternité, y compris des entreprises dirigées par ses membres, désormais surveillées de très près. Les réformes en matières de gestion du culte musulman représentent également une entrave importante aux activités de la Confrérie qui se retrouve en confrontation directe avec les nouveaux cadres mis en place par le gouvernement français pour saper la propagation du terrorisme sur son sol.

Le 21 octobre 2020, les autorités françaises ont annoncé la dissolution d’un groupe connu sous le nom de “Cheikh Yassin” dont le responsable Abdel Hakim Sefrioui, a été soumis à une enquête pour propagation d’idées extrémistes ayant mené à l’assassinat du professeur français Samuel Patty. L’enquête a révélé que Sefrioui, membre du Conseil des Imams de France, entretient des contacts directs avec la Confrérie.

Les attaques meurtrières qui se sont récemment multipliées en France ont conduit à l’interdiction du groupe. Le 25 septembre 2020, deux agressions au couteau ont eu lieu près de l’ancien siège du journal Charlie Hebdo, suite à la republication de caricatures jugées insultantes envers le Prophète Mahomet, à l’occasion du procès des auteurs de la première attaque menée par Al-Qaïda contre le siège du journal le 7 janvier 2015, entrainant la mort de 12 personnes.

Face à l’escalade de la violence dans le pays, le gouvernement français a décidé de former des imams français pour empêcher l’introduction d’imams étrangers par crainte d’une ingérence des services de renseignement et des courants extrémistes dans le pays. Il a également publié un projet de loi pour promouvoir les valeurs de la république qui implique la surveillance des centres religieux et de leurs sources de financement.

Cette répression à l’encontre des groupes islamistes en France, qui héberge de nombreuses associations au service de la Confrérie, a conduit celle-ci à rechercher un siège alternatif loin du collimateur de l’État français. Certains médias étrangers ont évoqué l’Espagne ou la Belgique comme nouveaux sièges potentiels des Frères musulmans.

En Espagne, les troubles engendrés par les indépendantistes catalans pourraient créer un environnement propice à la croissance des Frères musulmans. Le 5 février 2021, les autorités espagnoles ont arrêté un jeune Frère musulman et l’ont extradé en Égypte pour des affaires de terrorisme et de violence sur le territoire espagnol. Néanmoins, il s’agit d’unee indication faible sur l’émergence du mouvement en Espagne et sur la volonté de la Confrérie de se servir du pays comme nouveau siège européen.

En Belgique, le politicien membre du Mouvement réformateur, Denis Ducarme, a appelé en février 2021 le gouvernement belge à renforcer la surveillance sur la Fraternité, en particulier sur ses transactions financières et ses entités économiques, par crainte que la Belgique ne devienne le siège alternatif du groupe, depuis les difficultés qu’il rencontre en France.

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