Les donations sont la principale source de financement dont dépend l’organisation internationale des Frères musulmans qui se sert des événements religieux et sociaux pour augmenter ses recettes. Chaque année, les institutions du groupe profitent du mois de Ramadan pour réclamer à leurs membres une augmentation de leurs dons pour payer la “zakat” (don) versée aux nécessiteux et soutenir d’autres actions caritatives.
Le groupe possède un grand nombre d’institutions réparties entre l’Europe et les États-Unis, notamment le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR), le Département islamique d’Amérique du Nord, la Commission de secours, la Ligue musulmane de Grande-Bretagne et d’autres associations qui opèrent dans le cadre du programme de la Fraternité musulmane.
La stratégie des dons aux Etats-Unis
La Fondation CAIR a publié une annonce sur la page principale de son site internet, appelant ses membres à verser le montant de leur “zakat” à la fondation qui s’est fixé comme objectif une collecte de 850 000 dollars durant le mois de Ramadan, dont 163 000 dollars au cours des deux premiers jours.
La Fondation a pour habitude d’adapter ses appels aux dons selon les opportunités qui se présentent mais également en fonction de la situation politique du moment. Elle avait par exemple lancé des appels aux dons lors des manifestations américaines du mouvement “Black lives matter” qui ont fait suite au meurtre du citoyen afro-américain George Floyd par un officier de la police américaine, prétendant se servir de l’argent pour défendre les personnes arrêtées par les forces de l’ordre lors des manifestations.
Les appels aux dons se sont également multipliés depuis la propagation du Coronavirus. Le contrôle des fonds versés aux différentes entités affiliées à la Confrérie reste une question épineuse. Cette dernière est régulièrement accusée d’utiliser les associations caritatives comme couverture pour dissimuler son soutien aux groupes terroristes. Il convient de noter que la Confrérie aux États-Unis est devenue puissante grâce à la Fondation CARE qui possède de multiple branches dans le pays dont les plus actives sont basées à New York et en Californie.
Les institutions présentes au Etats-Unis tentent de plus en plus d’intervenir dans les affaires politiques du pays. Récemment, CAIR a fait pression sur les autorités chargées de l’enquête sur la mort de Malcom X pour rouvrir le dossier et a demandé une réduction du budget de la police pour venir en aide aux quartiers les plus défavorisés des Etats-Unis. La fondation a également rédigé des propositions de lois visant à réorganiser les services de sécurité du pays.
Il semble que l’influence croissante de la Fraternité musulmane aux États-Unis soit utilisée pour saper les régimes qui lui sont opposés au Moyen-Orient. Elle tente actuellement de courtiser le nouveau président Joe Biden en utilisant la question des droits de l’homme dans un but stratégique.
Les dons de la Fraternité et des institutions européennes
Les pays de l’Union européenne sont devenus plus vigilants que Washington concernant l’exploitation des événements sociaux par les Frères musulmans qui sont soumis à une surveillance rigoureuse, non seulement pendant le mois de Ramadan mais également depuis le début de la crise sanitaire, et ce particulièrement en France et en Grande Bretagne.
Le gouvernement français a considérablement renforcé sa vigilance dans le cadre de sa stratégie de lutte contre les groupes islamistes après les attaques qui ont frappé la France fin 2020. Depuis, les autorités imposent un contrôle plus strict des activités de l’organisation et des fonds qu’elle reçoit. Elles s’emploient également à empêcher la coopération entre les branches de l’organisation à Paris et dans d’autres pays en réduisant progressivement le nombre des imams envoyés par les pays musulmans. En Allemagne, des discussions ont lieu concernant la mise en œuvre d’une loi interdisant les dons étrangers aux mosquées.
