L’Etat islamique en Afrique ou la ville fantôme de Palma

La ville de Palma, située au nord du Mozambique, est devenue une ville fantôme après que ses habitants l’ont fuie par milers, à pied ou à travers la mer, à la recherche d’un abri pour se protéger de l’organisation de l’Etat islamique qui a officiellement pris le contrôle de la ville.

Lundi 29 mars 2021, l’Etat islamique a annoncé le contrôle de la ville côtière de Palma à la suite d’une attaque qui a débuté mercredi 24 mars et dont les affrontements ont duré trois jours, causant des dizaines de morts et de blessés parmi les civils.

La petite ville côtière se trouve à environ 10 km d’un immense projet gazier géré par le groupe français Total, qui prévoyait d’entamer ses travaux d’extraction de gaz en 2024.

Des terroristes ayant prêté allégeance à l’Etat islamique ont attaqué la ville sur trois fronts, propageant la violence depuis 2017 dans la province de Cabo Delgado qui borde la Tanzanie.

Dimanche 28 mars 2021, le gouvernement mozambicain a confirmé qu’au moins sept personnes, dont un homme originaire d’Afrique du Sud, avaient été tuées dans une embuscade alors qu’elles tentaient de fuir un hôtel où elles s’étaient réfugiées.

Des bateaux continuent d’arriver à la ville voisine de Pemba en provenance de Palma, transportant des milliers de civils déplacés, tandis que les sources des agences humanitaires ont confirmé que 6 000 à 10 000 personnes attendaient toujours d’être évacuées depuis l’assaut de Palma.

L’attaque a forcé des travailleurs étrangers et locaux à se réfugier temporairement dans une station-service fortement gardée de la péninsule d’Afungi, à 6 kilomètres de Palma, sur la côte de l’océan Indien au sud de la frontière avec la Tanzanie.

Les associations de secours devraient tenir d’urgence des pourparlers à Pemba pour coordonner les efforts d’évacuation et l’aide humanitaire pour la population qui arrive.

Des témoins oculaires ont déclaré à “Human Rights Watch” que les assaillants avaient tiré sur des gens dans les rues et à l’intérieur des maisons, “alors qu’ils essayaient de fuir pour sauver leur vie.” Ils ont également attaqué les banques et les postes de police avant de s’en prendre au reste de la ville.

Selon l’organisation “ACLED”, le conflit a entraîné la mort d’au moins 2 600 personnes, dont plus de la moitié étaient des civils, ainsi que le déplacement de plus de 670 000 personnes, selon les Nations Unies.

Médecins Sans Frontières s’est dit extrêmement préoccupé par l’impact de cette nouvelle explosion de violence sur des personnes déjà vulnérables, ayant souffert d’années de conflit.

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