Entre Biden et Poutine, le duel verbal annonce une nouvelle ère de tension

Les propos tenus par le président américain Joe Biden au cours d’une interview dans laquelle il a traité son homologue russe Vladimir Poutine de “tueur”, menaçant de lui faire “payer le prix de ses actes”, en référence à l’ingérence de la Russie dans les élections américaines de 2016 et 2020, la réaction du Kremelin ne s’est pas fait attendre et les déclarations fusent à tous les niveaux.

Quelques heures après cette déclaration “choc” du président américain, Moscou a rappelé son ambassadeur aux Etats-Unis pour consultation au sujet de l’avenir russo-américain, ce qui ne s’était pas produit depuis 1998.

En guise de réponse, la diplomatie russe a fait une déclaration mesurée destinée à mettre en évidence la mauvaise foi américaine : “Pour nous, l’essentiel est de déterminer quels peuvent être les moyens de rectifier les relations russo-américaines, qui sont dans un état difficile et que Washington a amené dans une impasse ces dernières années.”

Néanmois, nous pouvons noter la menace sous jacente dans les propos de la diplomatie russe qui affirme vouloir “éviter une dégradation irréversible” des relations entre Moscou et Washington et qui espère que “les américains sont conscients des risques”. L’ambassadeur russe estime que les “déclarations irréfléchies de responsables américains risquent d’entraîner l’effondrement des relations déjà excessivement conflictuelles”.

Le président de la chambre basse du Parlement russe, Viatcheslav Volodine, a qualifié les propos de Biden d’”attaque” contre la Russie et d’”insultes” envers le peuple russe.

Le vice-président de la chambre haute, Konstantin Kossatchev, a pour sa part exigé “des explications et des excuses”.

Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe, a lancé à la presse : “Ces propos du président américain sont très mauvais. Il ne veut clairement pas améliorer les relations avec notre pays”. “Et c’est de ce principe que nous allons désormais partir”, a-t-il ajouté.

De son côté, Vladimir Poutine a réagit le lendemain aux propos de Joe Biden qu’il a jugé “inaceptables”. “Nous défendrons nos propres intérêts et nous travaillerons avec (les américains) aux conditions qui nous seront avantageuses” a t-il déclaré. Moqueur, il a affirmé à la télévision russe : “C’est celui qui le dit qui l’est!” avant d’ajouter : “Ce n’est pas juste une expression enfantine, une blague (…), nous voyons toujours en l’autre nos propres caractéristiques”.

Guerre une Ukraine, conflit syrien, l’affaire récente de l’opposant russe Alexei Navalny… On ne compte plus le nombre de dossiers sensibles entre Washington et Moscou. Pourtant, depuis l’élection du nouveau président américain, les deux chefs d’Etats disaient vouloir collaborer pour mener à bien leurs intérêts communs. Mais la joute verbale de ces derniers jours semble enliser davantage le dialogue et annoncer une énième ère de tension entre les deux puissances. La Maison Blanche avait toutefois prévenu que malgré sa volonter de coopération avec la Russie, le président américain n’avait pas l’intention de “taire ses inquiétudes au sujet de ce qu’il considère être des actes néfastes”. Le ton est donné.

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