Détention illégale d’un touriste français en Iran

Mercredi, le ministère français des Affaires étrangères a confirmé l’arrestation d’un citoyen français en Iran, emprisonné sans motif ni explication depuis mai 2020, selon l’hebdomadaire Le Point. “Les services du ministère, à Téhéran comme à Paris, suivent avec attention la situation de notre compatriote”, a déclaré le Quai d’Orsay.

Le détenu est un touriste âgé de 35 ans. Il s’était rendu en Iran pour faire le tour du pays en van. Il a été arrêté par la police iranienne dans une zone désertique située près de la frontière entre l’Iran et le Turkménistan.

“Il bénéficie d’une protection consulaire prévue par la Convention de Vienne du 24 avril 1963”, a indiqué le ministère des Affaires étrangères. Cette convention permet de vérifier les conditions de détention des ressortissants français ainsi que leur état de santé. Elle leur garantit également l’accès à un avocat. “À ce titre, et malgré la situation sanitaire, des visites consulaires lui ont été rendues et des contacts réguliers sont maintenus avec lui par notre ambassade à Téhéran et avec sa famille par nos services à Paris” a t-il ajouté.

“Les autorités n’ont pas fourni le moindre dossier ni la moindre explication sur sa détention”, a indiqué un proche cité par Le Point. “Il est en bonne santé et a pu s’entretenir à trois reprises avec sa famille au téléphone”.

Cette nouvelle affaire déclenche un point de tension supplémentaire entre Paris et Téhéran, d’autant plus que la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, est toujours détenue en Iran depuis le 5 juin 2019.

Plus tôt dans la journée, l’avocat Saeed Dehghan qui a également défendu Fariba Adelkhah, a annoncé à l’agence Reuters que l’Iran détenait un touriste français depuis 9 mois et empêchait son avocat d’entrer en contact avec lui. Dehghan a déclaré: “Son nom est Benjamin. Il est détenu illégalement à la prison Wakilabad de Mashhad. Il a été arrêté il y a 9 mois et fait face à des accusations contradictoires et infondées.” La justice iranienne n’a fait aucun commentaire là-dessus.

La nouvelle de l’arrestation arrive à un moment sensible. Les États-Unis et les signataires européens de l’accord nucléaire de 2015 cherchent à relancer l’accord dont les États-Unis ne font plus partie depuis 2018.

Les gardiens de la révolution iranienne ont arrêté des dizaines de binationaux et d’étrangers ces dernières années. Selon Reuters, la plupart d’entre eux sont accusés d’espionnage.

Parmi eux, l’anthropologue française d’origine iranienne Fariba Adelkhah, spécialiste du chiisme et de l’Iran post-révolutionnaire à Sciences Po Paris. Elle a été arrêtée à Téhéran et condamnée par un tribunal iranien à six ans de prison en mai 2020 pour “collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale” et “propagande contre le système politique iranien”.

Les autorités ont libéré Adelkhah en octobre dernier. Dehghan a déclaré qu’elle était depuis assignée à résidence à Téhéran, sou contrôle d’un bracelet électronique. Elle a interdiction de se déplacer à plus de300 mètres autour de son domicile. Téhéran, qui ne reconnaît pas la double nationalité, a rejeté les appels de la France à sa libération.

Les arrestations arbitraires de ressortissants étrangers en Iran se sont intensifiées depuis le retrait de Donald Trump de l’accord de Vienne et les sanctions imposées à l’Iran par les Etats-Unis. Le quotidien français Le Figaro a rapporté vendredi qu’un français d’origine iranienne et allemande avait été arrêté en Iran il y a plus de deux semaine.

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