Négociations irano-américaines: Rohani tente de sauver ce qui peut l’être avant les élections

Le président iranien Hassan Rohani emploie actuellement toute son énergie à faire revenir les États-Unis à l’accord nucléaire de 2015 duquel s’est retiré l’ancien président américain Donald Trump en mai 2018. Des efforts expliqués par le fort mécontentement de la population iranienne en raison d’une situation économique critique depuis les sanctions imposées à l’Iran par les américains. Au cours des trois dernières années, ces sanctions ont conduit à l’effondrement de l’économie iranienne et à la chute drastique de la valeur de la monnaie locale.

Des négociations secrètes

Dans ce contexte, le départ de Donald Trump et l’arrivée de Joe Biden comme successeur ont été l’occasion pour le régime iranien de pousser un profond soupir de soulagement, essayant par tous les moyens depuis quelques semaines de persuader l’administration américaine de revenir l’accord nucléaire et lever l’embargo et les sanctions sévères qui lui sont imposées.

Malgré les déclarations des responsables iraniens et des mollahs affirmant que le retour des États-Unis à l’accord nucléaire ne les intéressait pas, le président Hassan Rohani est sur le point de conclure les pourparlers secrets entre son régime et l’administration Biden. Ces négociations sont dirigées par Muhammad Nahaundian, l’assistant du président iranien pour les affaires économiques, avec l’aide de politiciens et d’académiciens qui ont une influence sur l’administration Biden, selon le site Web de l’opposition iranienne Zaitoun.

Le site Internet de l’opposition a rapporté que la ronde secrète et informelle des négociations entre Téhéran et les responsables de l’administration Biden s’est déroulée sans l’avis du ministère iranien des Affaires étrangères et sans ingérence de sa part, mais avec l’approbation de Rohani et sous sa supervision. Le site indique que ces pourparlers portent un air de propagande pour les prochaines élections présidentielles iraniennes. Rohani serait en train d’essayer par tous les moyens de faire perdre des opportunités à Muhammad Javad Zarif, son ministre des affaires étrangères, à l’ombre des spéculations sur la candidature de ce dernier à l’élection présidentielle.

Les objections de Zarif

Malgré l’opportunité qui se présente à lui, le ministre iranien Muhammad Javad Zarif persiste dans son entêtement face aux États-Unis. Il a annoncé sur son compte Twitter le 21 février 2021, qu’il était difficile d’entamer des discussions avec l’administration Biden avant que celle-ci mette en œuvre ses obligations et lève les sanctions imposées à Téhéran. Il a affirmé que Joe Biden suivait la direction politique de son prédécesseur Donald Trump en ce qui concerne le dossier iranien, à savoir une politique de “pression maximale”, soulignant que Téhéran ne céderait pas à la pression américaine.

Sauver le camp réformiste

À ce propos, Muhammad al-Abadi, chercheur spécialisé dans les affaires iraniennes, a explique que la conclusion des négociations avec Washington ne peut avoir lieu sans l’approbation de l’ayatollah Ali Khamenei, actuel guide suprême de la Révolution islamique, considéré comme le poste le plus élevé de la République iranienne. Selon lui, Zarif et Rohani ne peuvent pas négocier avec l’Amérique sans en aviser le guide, et même si Zarif décide d’entamer des négociations, ce serait pour le compte du président iranien.

Muhammad al-Abadi, chercheur spécialiste des affaires iraniennes

Al-Abadi a souligné dans un communiqué que si Rohani à décidé d’agir, c’est parce qu’il est conscient du risque qu’il encourt. Durant ses deux mandats en tant que président, il n’a rien fait pour son pays à part des promesses qu’il n’a jamais tenues. A présent, il essaie de faire ce qu’il peut pour sauver ce qui peut l’être avant les prochaines élections.

Si la situation demeure bloquées entre l’Iran et les États-Unis, avec les retombées désastreuses sur l’économie iranienne, cela porterait un coup dur au camp réformiste iranien dirigé par Rohani et Zarif, et ce au profit des courants extrémistes, comme cela s’est produit lors des élections législatives.

Le chercheur spécialisé dans les affaires iraniennes a ajouté que, par conséquent, on peut considérer que les chances de Zarif aux élections présidentielles sont “faibles” à cause de la mauvaise gestion de Rohani.

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