Attentat djihadiste de Pensacola: Les familles des victimes attaquent l’Arabie saoudite

Le 6 décembre 2019, le sous-lieutenant saoudien Mohammed al-Shamrani, 21 ans, a ouvert le feu avec une arme de poing dans une classe d’une base aéronavale de Pensacola en Floride, tuant 3 personnes et blessant 8 autres avant d’être abattu par les forces de l’ordre. Son geste était motivé par l’idéologie djihadiste selon la déclaration du ministre américain de la Justice Bill Barr qui avait qualifié la fusillade “d’acte terroriste”, sur la base d’un message que le tireur avait publié sur internet le 11 septembre 2019 indiquant que “le compte à rebours avait commencé”, et de plusieurs autres messages violents qu’il avait publié sur le site des attentats contre les tours jumelles du World Trade Center.

Bill Barr avait annoncé le renvoi de 21 officiers saoudiens de l’aviation vers leur pays dans le cadre de l’enquête sur la fusillade, en raison de “contenus offensants” qu’ils avaient postés sur les réseaux sociaux. Parmi eux, certains consultaient des contenus pédophiles.

Bien que les autorités américaines n’aient pas ouvert de poursuites fédérales contre eux, l’Arabie saoudite avait jugé ces comportements indignes d’officiers de son armée et avait retiré les coupables de leur formation avant de les rapatrier.

Mais les familles des victimes de la fusillade de Pensacola estiment que le Royaume d’Arabie saoudite porte la responsabilité de la tragédie et ont engagé des poursuites contre lui, selon l’annonce de leurs avocats lundi.

Selon les plaignants, la radicalisation de Mohammed al-Shamrani n’aurait pas pu échapper à l’Arabie saoudite, car il “est présumé avoir fait l’objet d’une enquête approfondie en rejoignant l’armée de l’Air royale saoudienne, et à ce moment-là, l’Arabie saoudite avait connaissance de (sa) radicalisation et de ses sentiments anti-américains, qui étaient publiquement associés avec un compte Twitter à son nom” expliquent leurs avocats dans un communiqué.” Ils ont ajouté qu’il était même suivi par des membres du gouvernement et de l’armée de l’air “qui ont lu et commenté ses messages radicaux”.

Al-Shamrani a été pourtant choisi parmi des centaines de candidats de l’académie militaire pour obtenir une bourse et une formation aux Etats-Unis.

Proches alliés de Washington, le roi Salmane et son fils ont dénoncé “un crime abominable” mais ont également failli à leur promesse envers Donald Trump, président à l’époque des faits, de “prendre soin” des familles des victimes. Il leur est reproché d’avoir délibérément ignoré le danger que représentait la présence de Mohammed al-Sharmani dans l’armée et sur le sol américain, alors que le FBI a déterminé qu’il s’était radicalisé depuis au moins 2015, et que son geste était “le résultat d’années de planification et de préparation”.

L’attentat a effectivement été revendiqué par le groupe al-Qaida de la péninsule arabique avec qui le tueur était en contact régulier jusqu’à la veille du crime. Des experts estiment que cette attaque est la plus fortement liée à l’organisation al-Qaida depuis les attentats du 11 septembre.

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