Enlèvements, tortures, viols… Les femmes yéménites face à des abus sans précédent

Les accords se multiplient, les envoyés de l’ONU se succèdent, les appels à l’aide et les rapports dénonçant les exactions foisonnent, mais l’organisations Houthie continue à répandre la terreur et la désolation parmi une population yéménite à genoux.

Dans la série interminable des violations des droits humains de la part du groupe houthi, les sites web locaux dont le site “Aden” et la presse yéménite signalent la cas des femmes et mères de famille privées de leur gagne pain, chassées par les milices putschistes des emplois qu’elles occupent dans les restaurants de la capitale Sanna, sous contrôle des houthis.

Face à un peuple yéménite qui s’enfonce chaque jour un peu plus dans la misère, Amnesty Internationale est intervenu vendredi 29 janvier pour dénoncer ce nouveau fléau, le qualifiant de honteux et discriminatoire.

L’Organisation internationale des droits de l’homme a affirmé sa solidarité et a promis de se tenir aux côtés des femmes yéménites dans leur lutte pour la survie, et contrecarrer la campagne houthie destinée à éradiquer la mixité dans les institutions publiques.

La milice a évidemment justifié ces renvois par la prohibition de la mixité dans la religion musulmane, or la majorité de ces femmes travaillaient déjà dans des lieux ou les hommes et les femmes sont séparés de fait.

Au cours de ces six dernières années, les houthis ne se sont hélas pas contentés d’interdire aux femmes de travailler. Plus de 200 femmes sont à ce jour portées disparues. Ces femmes sont kidnappées, torturées et sexuellement exploitées, comme en a témoigné Fawzia Ahmed al-Mahwiti, une ancienne employée yéménite qui a travaillé un temps comme chef d’une section pénitentiaire à Sanaa. Des faits confirmés par la presse yéménite et de nombreuses organisations non gouvernementales.

Fawzia Al-Mahwiti a déclaré dans son courageux témoignage que des membres de la milice l’avaient menacée de s’en prendre à ses enfants à l’école, de lui faire porter le chapeau dans une affaire de trafic de drogue et dans biens d’autres affaires criminelles. Elle a été torturée durant trois semaines. Tout cela pour avoir rejeté les avances de ces “hommes”.

Fawzia qui s’est évadée des prisons houthistes, raconte les diverses méthodes de torture et les sévices pratiqués par les milices sur les femmes détenues, que ce soit dans la prison centrale ou dans ce qu’ils appellent la prison “Dar” (la maison) de la capitale. Ces méthodes de torture varient. L’une d’entre elles consiste à menotter les détenues sur le toit et à les forcer à se tenir debout sur un seul pied, posé sur une plaque en métal aiguisée jusqu’à ce qu’il se mette à saigner. Une autre consiste a enlever les enfants des détenues et les affamer pour pression sur les mères.

En décembre dernier, L’ONG “SAM” a fait état de plus de 35 jeunes filles et étudiantes kidnappées par les milices sur les lieux de leurs études et dans les rues de Sanaa, dans le cadre d’une campagne baptisée “la honte noire”, en référence à des violations des lois et des normes houthies, considérées comme des crimes. Mais les organisations yéménites de défense des droits de l’homme affirment que certains de ces enlèvements sont destinés à faire chanter les familles des victimes, d’autres sont exploités à des fins politiques. Devant la multiplication des enlèvements durant le mois de décembre dernier, beaucoup de familles ont choisi de garder leurs filles enfermées chez elles.

Les ONG font état d’au moins 157 femmes yéménites kidnappées rien qu’en 2019 et 2020. Certaines sont détenues, d’autres ont disparu. 1121 femmes sont arbitrairement incarcérées, la plupart dans des lieux tenus secrets. Parmi elles, des jeunes filles mineures et des femmes âgées, soumises aux traitements les plus cruels.

Le Yémen est devenu le pire endroit sur terre pour les femmes. Meurtres, tortures, enlèvements, viols, disparitions, vols, harcèlement… L’agence de presse yéménite “Khabar” a recensé 10 000 rapports dénonçant les atrocités houthies infligées aux femmes pour la seule année 2016. A quand les actions?

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