Le père Jean Courtaudière, le pilier du dialogue islamo-chrétien de la Seine-Saint-Denis, est décédé

Le prêtre Jean Courtaudière s’est éteint mercredi 10 février à l’âge de 71 ans, en sa 45e année de sacerdoce. Grand ami des musulmans, il était le pilier du dialogue islamo-chrétien dans le département de Seine Saint-Denis en région parisienne. Dans la communauté musulmane, de nombreux hommages lui ont été rendus.

Le père Courtaudière est une figure religieuse emblématique dans le département du 93. Il a été ordonné prêtre en 1976 à Bobigny pour le diocèse de Saint-Denis. Il est devenu en 1998 délégué diocésain pour les relations avec les musulmans. Depuis, il n’avait cessé d’œuvrer en faveur de la solidarité, de la fraternité et de l’engagement des uns envers les autres au delà des différences.

Il avait témoigné son affliction et son soutien à la communauté musulmane et aux victimes des attentats islamophobes de Christchurch en mars 2019, en transmettant à travers Saphirnews “la compassion et la prière des communautés chrétiennes pour toutes les victimes du massacre de Nouvelle-Zélande”. “Que Dieu nous vienne en aide quand la haine s’abat aveuglément sur des innocents, qui plus est en prière. Qu’il nous donne la force de continuer avec ténacité à créer des ponts et non des murs entre les humains, ses créatures” avait-il prié.

De nombreux témoignages d’amitié et de fraternité lui ont été rendus. Le Groupe d’amitié islamo-chrétienne (GAIC) l’a remercié pour son engagement “dans la construction d’un dialogue fécond entre les catholiques et les musulmans”. L’Institut européen des sciences humaines (IESH) de Saint-Denis, spécialisé dans l’enseignement de la théologie musulmane et la langue arabe, a également exprimé sa peine, le décrivant comme “un homme de foi, d’amitié et de dialogue, très attaché malgré toutes les difficultés de notre réalité, à dresser toujours des ponts entre les hommes pour se rapprocher et converger vers ce qui les unit”. “Nous gardons de lui cette tendresse, cette amitié débordante et le sens de l’humilité. Jean était un homme touchant qui exprimait spontanément un amour pour ses interlocuteurs et qui se souciait de leurs difficultés.” a indiqué l’institut qui ajoute : “La disparition de Jean Courtaudière est une grande perte pour le dialogue, mais gardons l’espoir que tous ceux qui l’ont côtoyé et qui ont admiré son engagement continueront à œuvrer sur le chemin du dialogue et de la fraternité. Que Dieu nous enveloppe tous de Sa miséricorde.”

Rupture du jeûne, ramadan 2018 | La Maison Soufie

Le 11 février, lendemain de sa mort, l’évêque Pascal Delannoy avait fait savoir dans un message que Jean Courtaudière souffrait de dépression depuis plusieurs mois. Il lui a rendu hommage en ces termes : “La mort de Jean affecte l’ensemble de notre diocèse où il était bien connu des uns et des autres par les missions qui lui avaient été confiées. Nous perdons un frère et nous sommes unis dans la prière pour le confier à Dieu (…) En cette heure difficile pour nous tous, soyez assurés de mon amitié fraternelle.”

La section francilienne de la Mission ouvrière dans laquelle Jean Courtaudière était délégué diocésain depuis 2012 a déclaré dans son message de condoléances : ” Nous le savions très fragilisé depuis quelques mois, mais sa disparition est un choc brutal pour nous tous (…) dans ces différentes responsabilités, Jean a eu un grand souci de la reconnaissance des laïcs dans la vie diocésaine. Il portait une attention particulière à chaque membre du conseil diocésain, pour qu’il prenne sa place et puisse exprimer toute la vie et les interrogations dont il était porteur. Il soutenait, stimulait chacun avec le désir de rassembler dans les moments difficiles et les tensions.”

Bien d’autres témoignages de tristesse se sont fait entendre. Les obsèques du père Courtaudière auront lieu samedi 20 février à la basilique de Saint-Denis. Puisse son âme reposer en paix.

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