Fermée pour une durée de six mois suite à l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty, la mosquée de Pantin pourrait rouvrir ses portes après seulement trois mois de fermeture. La préfecture de la Seine Saint-Denis a déclaré le 8 février dans un communiqué, être prête à “ouvrir des discussions avec les fidèles, à l’exclusion du recteur du lieu de culte, M’hammed Henniche et de son principal imam, Ibrahim Doucouré”. Le communiqué précise que cette possibilité envisagée par le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin est “fondée sur les pétitions des fidèles appelant au départ de monsieur Henniche, et sur les initiatives courageuses du maire” pour considérer la réouverture de la mosquée.
La fermeture de la mosquée de Pantin a fait suite à la diffusion sur sa page Facebook de la vidéo d’un parent d’élève qui a fustigé contre le cours d’histoire donné par Samuel Party juste avant son assassinat le 19 octobre 2020. La réouverture de la moquée est envisagée sous la condition de changements concrets dans la gestion des lieux de culte musulmans. Gérald Darmanin a précisé que” si la mosquée était gérée dans de meilleures conditions, sans risque de dérapage séparatiste, elle pourrait rouvrir, et l’association retrouver son caractère cultuel”.
Gérald Darmanin a laissé entrevoir en début de mois la possibilité de rouvrir la mosquée avant le terme des six mois. “Lorsque l’État doit prendre des décisions fortes de fermeture de lieux de culte, il doit le faire sans la main qui tremble et c’était le cas pour la mosquée de Pantin. Alors il faudra que le ministère de l’Intérieur autorise plus précocement la réouverture de cette mosquée car nous ne luttons pas contre une religion mais contre ceux qui font une OPA islamiste contre cette religion.” avait-il déclaré le 1er février à l’Assemblée nationale lors des débats autour du projet de loi “confortant les principes républicains”.
La préfet de la Seine Saint-Denis souhaite cependant exclure de ces discussions M’hammed Henniche, le recteur de la mosquée ainsi que son imam, Ibrahim Doucouré, tous deux accusés d’être impliqués dans la promotion de l’islam radical en Ile de France. Dans son communiqué, la préfet précise : “Je renouvelle ma confiance aux autorités religieuses et au maire pour y parvenir, et suis bien sûr disposé dans la droite ligne des instructions du ministre, à ouvrir des discussions avec les fidèles, à l’exclusion de Messieurs Henniche et Doucouré”.
Pour l’instant, pas de date officielle annoncée par le gouvernement. Il faudra donc que l’arrêté de fermeture émis par la Préfecture de Seine-Saint-Denis soit abrogé.
“Ce serait une excellente nouvelle pour les fidèles. La réouverture est un objectif que nous partageons tous ensemble, mais nous attendons des informations plus précises de la part de la préfecture. Nous manquons aujourd’hui de visibilité sur le calendrier”, confiait Me Vincent Brengarth, avocat du recteur de la mosquée, au Parisien.
Avant sa fermeture, près de 2.000 personnes venaient prier chaque vendredi dans cette mosquée.
