La collaboration d’Erdogan avec les Frères musulmans pour réaliser ses rêves de mégalomane

Le régime turc entretient avec les Frères musulmans une relation étroite basée sur des intérêts mutuels. Sous couvert de programmes d’éducation musulmane, la Turquie fournit à l’organisation terroriste le soutien financier et logistique dont ses structures ont besoin pour se répandre en Europe. En contrepartie, le président turc Erdogan se sert de la Confrérie pour réaliser le projet illusoire et mégalomane de bâtir un nouvel empire Ottoman, en exploitant son idéologie islamiste pour distiller l’idée d’un nouveau “califat” à l’échelle locale et européenne.

Erdogan a mis à la disposition de la Confrérie des moyens de toutes sortes. Il a fait de son pays un refuge sûr pour les frères musulmans en fuite et leur a donné les outils pour s’organiser et renaitre. Il leur a ouvert des plateformes médiatiques et des chaines télévisées pour répandre leurs idées. Il courtise les communautés arabes vivant en Turquie en exerçant entre autres son influence sur des décisions politiques qui ont donné naissance à “l’Union pour les communautés arabes”, une association qui soutient le Parti de la justice et du développement (AKP), le parti islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002. La Turquie est ainsi devenue le bastion des Frères musulmans.

Pour ce qui est de la Confrérie d’Egypte, c’est un pari raté pour Erdogan. Entre l’Egypte et la Turquie, rien ne va plus. L’Egypte estime que la Turquie et la Confrérie ne font plus qu’un depuis que le pays a accueilli les bras ouverts ses membres fugitifs suite au coup d’Etat de 2013. De plus, la campagne médiatique lancée par Ankara contre le nouveau gouvernement égyptien a conduit le ministère égyptien des affaires étrangères à congédier l’ambassadeur turque du Caire, à qui il a donné 48 heures pour quitter le pays.

En raison de l’influence régionale dont jouissent les deux pays, ce conflit exacerbé a également eu des répercussions importantes sur d’autres désaccords déjà existants au Proche-Orient. En Libye, les deux pays se sont menés une guerre indirecte. Alors que l’Égypte se tient aux côtés du commandant en chef de l’Armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Haftar, Ankara soutient le chef du Gouvernement d’union nationale libyen Fayez al-Sarraj.

Par conséquent, Erdogan se détourne progressivement de la branche égyptienne de la Confrérie des Frères musulmans, fragilisée et agonisante depuis 2013. Sa nouvelle stratégie vise à freiner l’escalade des conflits avec l’Europe et la colère que la Confrérie égyptienne suscite au Moyen-Orient et dans le monde.

Depuis les années 1950, la Confrérie terroriste s’est graduellement insinuée dans certains pays occidentaux, considérant l’Europe comme l’arrière boutique de ses activités et un terrain propice pour poser les bases d’une organisation internationale. Pour elle, l’Europe est un centre technologique et financier, et une plateforme idéale pour tisser un réseau de relations influentes.

Le groupe a su exploiter les communautés musulmanes des pays occidentaux en créant des structures qui au début semblaient êtres des institutions religieuses ordinaires, adaptées à l’environnement européen et dont le but est de promouvoir une coexistence pacifique. C’est surtout dans les années 1990 que l’organisation a commencé a infiltrer les lieux de cultes et à envoyer ses membres parmi les communautés musulmanes.

Aujourd’hui, la Confrérie compte plus de 500 organismes à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union européenne. Beaucoup parmi elles sont officieuses mais très opérationnelles. Derrière ces associations et institutions religieuses radicales, les services de renseignement turcs ont joué un rôle actif. En Allemagne, il existe 15 sociétés opérant dans le cadre de l’Union islamique turque qui reposent sur un islam politique dicté par la Confrérie. Sa mission est de contrôler les écoles et les mosquées et de promouvoir une politique anti occident et anti opposition turque.

Le DITIB, l’organe religieux turc, préoccupe l’Allemagne. Il a été créé dans les années 1980 sous forme d’association et représente aujourd’hui la plus importante organisation islamique du pays. Il est est affilié à la présidence des affaires religieuses turques connue sous le nom de “Diyanet”. Subventionné par le gouvernement turc, il gère 970 mosquées à travers l’Allemagne et se charge d’établir le programme éducatif islamique de la plupart des écoles allemandes.

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