Les combattants étrangers de Daech, des chiffres qui hantent la planète

Le problème des combattants étrangers de Daech continue de susciter l’inquiètude dans de nombreux pays du monde et ne semble pas trouver d’issue. Leur retour dans leurs pays d’origine ne garantit pas l’éradication du terrorisme et de nombreuses questions se posent sur la façon dont les gouvernements concernés géreront la situation après leur rapatiement.

Combattants étrangers

En janvier 2016, le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond, avait annoncé qu’environ 600 Britanniques avaient été empêchés de se rendre en Syrie et de rejoindre l’Etat islamique et d’autres groupes extrémistes, et qu’environ 800 y étaient parvenus depuis 2012.

Les données concernant le nombre des combattants étrangers sont nombreuses et diffèrent d’un pays à l’autre. Le début de la crise syrienne en 2011 a fortement contribué à l’augmentation du nombre de ralliés étrangers, mais la vague de migration la plus importante a eu lieu après l’occupation de vastes zones en Syrie et en Irak par l’Etat islamique qui a invité ses milices à rejoindre ce qu’il appelle le “califat”.

Les gouvernements européens cherchent à mettre en œuvre un plan qui permettrait de transférer vers l’Irak des milliers de militants étrangers de l’Etat islamique détenus dans les camps syriens afin qu’ils y soient jugés pour crimes de guerre. Les européens représentent environ un cinquième des 10 000 membres détenues par les Forces démocratiques syriennes dirigées par les kurdes. Des milliers de membres présumés de Daech ont déjà été jugés en Irak suite à leur arrestation par les forces armées irakiennes lors de la chute des derniers bastions de l’Etat islamique dans diverses régions du pays.

Les combattant de l’EI en chiffres

Une des études les plus importantes, publiée en 2018 à Londres par le Centre national des études sur l’extrémisme du “King’s College”, a révélé que le nombre d’étrangers dans les rangs de l’EI s’élève à 41 490 personnes, dont 4760 femmes et 4640 enfants à travers 80 pays.

Les chercheurs ont conclu que 18 852 de ces étrangers étaient partis du Moyen-Orient et d’Afrique du nord, 7252 d’Europe de l’est, 5904 d’Europe de l’ouest, 5965 d’Asie centrale, 447 d’Asie du sud , 1010 d’Asie de l’ouest, 1063 d’Asie du sud-est, 753 des Amériques, d’Australie et de Nouvelle-Zélande, et 244 d’Afrique subsaharienne. Le nombre d’étrangers provenant du Royaume-Uni est d’environ 850, dont 145 femmes et 50 enfants selon l’étude.

Le cabinet de conseil américain Soufan Group a indiqué dans un rapport de 2017 que la Russie était en tête de la liste des pays qui a fournit le plus de comabttants partis rejoindre les rangs de l’EI en Syrie et en Irak, soit 3417 membres.

La France arrive en tête des pays européens qui exportent le plus de combattants étrangers, selon une étude menée par le Centre international d’études sur l’extrémisme. Le 30 mai 2019, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a annoncé que près de 450 français ayant rejoint l’Etat islamique sont détenus par les forces kurdes ou dans des camps de réfugiés dans les zones contrôlées par les kurdes.

Après la chute de l’Etat islamique à Al-Baghouz en 2019, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont pu arrêter un grand nombre de combattants, environ 800 membres provenants de 50 pays selon les déclarations des responsables.

Des chercheurs du Centre international des études sur l’extrémisme ont affirmé qu’au moins 7 366 combattants étrangers dans les rangs de l’Etat islamique étaient retournés dans leur pays, et les Nations Unies ont exprimé la crainte d’une reprise d’activité après leur libération.

Une menace toujours présente

Depuis son effondrement, l’Etat islamique n’a plus la capacité de mener des attaques militaires à grande échelle ou de contrôler des territoires pendant de longues périodes. Malgré cela, les attentats augmentent. Assassinats, embuscades, attentats-suicides… En semant la terreur, l’organisation terroriste cherche à démonter qu’elle existe encore.

Selon un rapport du Pentagone, il est possible que l’organisation compte encore entre 14 000 et 18 000 membres en Irak et en Syrie, dont environ 3 000 combattants étrangers.

En 2020, un rapport publié par l’Institut international d’études stratégiques, en collaboration avec le King’s College de Londres, a soutenu que la renonciation des gouvernements occidentaux à récupérer leurs citoyens qui ont rejoint Daech a encouragé ces derniers à considérer la relance de l’organisation.

La recherche indique que depuis la chute d’Al-Baghouz en 2019, l’organisation était entrée dans une nouvelle phase en adoptant des méthodes antérieures à 2013, à savoir la guérilla et les opérations surprises, sans chercher à occuper une zone en particulier. Elle souligne que la capacité de l’organisation à transférer ses combattants d’un continent à l’autre était dû au manque de coordination entre les gouvernements concernés.

Related articles

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here