Al-Saifi et al-Zoghbi se livrent une guerre féroce sur le marché de la viande “halal” au Brésil

La guerre fait rage au Brésil entre les deux hommes d’affaire libanais Muhammad Hussein Al-Zoghbi et Ahmed Al-Saifi, principaux exportateurs de viande Halal du Brésil vers de nombreux pays musulmans dont l’Egypte, les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Dans une lettre adressée à la Ligue islamique mondiale qui consacre un budget de 14 milliards de dollars au business de la viande halal, le second accuse le premier d’être affilié à la Confrérie des frères musulmans et d’exploiter les fonds pour la financer à l’échelle internationale.

Ahmed Ibrahim Wehbe, employé de l’entreprise et des associations appartenant à Al-Saifi, a également adressé à la Ligue islamique mondiale une lettre dans laquelle il l’informe de l’agitation qui règne entre les parties exportatrices de viande halal, et que toutes les viandes exportées vers le Royaume d’Arabie ne sont pas licites du point de vue de la charia (loi islamique). Il ajoute que Muhammad Al-Zoghbi, recemment désigné consul honoraire au Soudan, soutient fortement les Frères musulmans, et que son entreprise est dirigée par le cheikh égyptien Khaled Rizk, une figure des Frères musulmans au Brésil. Enfin, Wehbe demande l’intervention de la Ligue islamique au nom de l’entreprise de Al-Saifi.

En réponse à cette lettre, le cheikh Khaled Rizk a rédigé un communiqué spécial dans lequel il a déclaré : “Ahmed Ali Al-Saifi persiste dans son injustice envers les serviteurs de Dieu, et ce depuis ses débuts. Il n’hésite pas à les nuire à travers des rapports diffamatoires qu’il adresse régulièrement à différentes administrations islamiques dans le monde, accusant autrui d’appartenir aux Frères musulmans. Il est toujours avide de plus d’argent et de prestige.”

Le mot “halal” ne désigne plus seulement le rituel d’abattage destiné à rendre licite la consommation de la viande. C’est désormais un marché économique qui pèse des milliards, et un label commercial que des millions de consommateurs recherchent en Europe et en Amérique. Des marchés et des magasins entiers lui sont dédiés. De ce fait, ce label est soumis à des licences, obtenues à travers de longues procédures qui passent par des institutions de fatwas religieuses ou des centres islamiques qui détiennent le monopole, la plupart affiliés aux Frères musulmans.

L’exportation de la viande halal du marché brésilien ver l’Egypte, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, rapporte 14 milliards de dollars par an. Un marché monopolisé par deux personnes : Ahmed Al-Saifi et et Muhammad Hussein Al-Zoghbi.

Il convient de noter que Al-Saifi possède à son service une équipe médiatique grassement rémunérée contre d’actives campagnes de communication et la gestion de ses relations publiques. Il est depuis 1965, la porte d’accès aux Frères musulmans vers l’Amérique latine. Tous les prédicateurs du Royaume saoudien qu’on appelait “les prédicateurs de l’éveil” devaient passer par son institution. Il avait à l’époque financé 150 khalidjis (arabes du Golfe). Aujourd’hui, plus d’un millier d’entre eux supervisent la viande dite “halal” sous le titre de “prédicateur”, pour le compte de son entreprise.

Selon les rapports économiques du magazine américain “Insiders”, la valeur du commerce de la viande halal est estimée à environ 2.3 billions de dollars par an et devait atteindre 6.4 billions en 2020.

Citant le journaliste Ibrahim Abu Ali résidant au Brésil, le membre du Rassemblement syrien Kamal Al-Sioufi a déclaré : “C’est un marché qui vaut des centaines de millions de dollars. A titre d’exemple, les distributeurs de volailles paient 1 dollar par poulet pour obtenir la certification “halal”. C’est un marché tellement rentable qu’on trouve rien qu’au Brésil : le Groupe d’abattage halal, une société brésilienne affiliée au centre d’appel islamique fondé par Al-Saifi, Alimentation Halal, société également affiliée au centre d’appel islamique, dont Nasser Khazraji est le secrétaire général, et Cepal, la société brésilienne de Muhammad Al-Zoghbi. Il ajoute: “Le mot halal a été mondialement adopté pour estampiller la viande exportée vers les pays musulmans, car la plupart des pays exportateurs sont des pays non musulmans qui ne se soucient pas de savoir si le nom de Dieu a été mentionné ou si l’abattage a été fait selon la loi islamique ou bouddhiste.”

Par conséquent, les autorités locales – dans les pays exportateurs – ont été autorisées à superviser les abattoirs afin de sceller les produits avec une étiquette “halal”. Mais en examinant des échantillons de saucisses de poulet brésiliennes, le ministère koweïtien de la santé a découvert qu’elles contenaient de la graisse de porc, malgré le label “halal”.

Ces associations de supervision prétendument “à but non lucratif” sont devenues d’immenses institutions en vendant le label à 10 dollars la tonne aux entreprises à qui elles imposent de reverser 30% de leurs revenus au centre d’appel islamique en Amérique latine. Si nous partons du principe que un million deux cent mille tonnes de volailles ont été exportés vers les pays musulmans en 2019, cela signifie que ces entreprises ont réalisé un chiffre de douze millions de dollars, dont quatre, en principe, reversés au centre d’appel islamique. Des montants colossaux dont on ne trouve quasiment pas de trace, surtout que certains religieux qui prêchent vendredi dans les mosquées brésiliennes, sont rémunérés jusqu’à 5000 dollars par mois.

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