Accusations et contre-accusations entre représentants du culte musulman en France

Des échanges houleux sont en cours entre les représentants du culte musulman en France sur les pages du journal algérien El-khabar. Entre accusations et contre-accusations, le recteur de la Grande Mosquée de Paris Shams El Din Hafeez soutient que les allégations et attaques infondées dont il fait l’objet ne sont ni surprenantes ni nouvelles. Il a souligné que la mosquée reste sur la même trajectoire de ce qu’il qualifie de leadership, de succès et de progrès dans la réalisation de ses objectifs et la mise en œuvre de ses programmes.

Accusation de corruption

Les propos de Hafeez sont venus en réponse aux déclarations de Ghaleb Bin Sheikh, le président algérien de la Fondation de l’islam de France, dans une interview accordée au même journal en novembre dernier, au cours de laquelle il a constaté la régression du rôle de la mosquée et qualifié ses positions d’introverties, appelant à un examen minutieux de l’usage des fonds envoyés par les autorités algériennes.

Le recteur de la Mosquée de Paris a déclaré : “Nous n’avons rien à cacher. Les partisans de la sédition de l’intérieur comme de l’extérieur, portent préjudice a leur propre pays avant même de porter atteinte a la mosquée que Dieu a sacralisé en son Nom.”

Ghalib bin Sheikh, l’ancien recteur de la Grande Mosquée de Paris avait exprimé dans ses propos dans le journal Al-Khabar, son regret qu’une institution religieuse de la taille et de l’envergure de la Mosquée de Paris et son institut ait perdu de son prestige et qu’elle n’ait vibré d’aucune pensée ou action spirituelle depuis près de trois décennies.

Il a poursuivi dans ses déclarations : “Nous n’avons jamais vu une conférence ou une manifestation à la hauteur de l’importance de cette grande mosquée, au moment où les musulmans de ce pays ont en le plus besoin. À mon avis, cette institution ne sortira pas de la boue dans laquelle elle est enlisée, à moins qu’elle ne soit administrée par des personnes engagées et compétentes en matière de culture, de savoir-faire, de maitrise de la théologie islamique et de la langue arabe, conditions essentielles pour administrer la mosquée et élever sa parole.”

Contre accusation

Le recteur de la Mosquée de Paris a répondu aux déclarations du Président de la Fondation de l’Islam de France sur l’usage des fonds en déclarant : “La mosquée reçoit un budget de l’Algérie dans le cadre d’un accord conjoint, selon la loi algérienne, après remise de l’inventaire annuel des comptes de la Mosquée de Paris et approbation du gestionnaire des comptes. Il ne peut être décaissé qu’après remise d’un état du résultat financier de la Mosquée de Paris, certifié par le gestionnaire des comptes.” Il précise : “la mosquée reçoit un budget de 205 millions de dinars, soit un montant de 1 500 000 euros après virement. Cette aide n’est pas suffisante pour couvrir les salaires et les charges sociales d’une quarantaine de salariés.” Il ajoute que la Mosquée de Paris a ses propres revenus consacrés à la gestion des charges fixes et aux besoins sociaux des nécessiteux.

Hafeez, élu l’année dernière pour succéder à Dalil Boubaker, a laissé entendre que les auteurs de l’attaque étaient des individus qui en voulaient à sa place.

Hafeez a annoncé le retrait de la Grande Mosquée de Paris du projet de formation d’un Conseil français des imams, que le président Macron avait appelé a former il y a quelques semaines dans le cadre de sa politique contre “le séparatisme” et le “radicalisme”.

Hafeez a déclaré que l’une des composantes du Conseil français de la foi islamique est liée à des organisations étrangères hostiles à la France, et c’est elles qui font obstruction aux négociations.

Related articles

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here