Depuis longtemps terrain ciblé d’attaques terroristes, la France est victime dans les années 1950 et 1960 d’attentats perpétrés par des groupes d’extrême droite comme l’OAS et des groupes d’extrême gauche comme Action Directe plus tard dans les années 1980. Nous pouvons également citer les attaques organisées par les indépendantistes basques ou corses.
Dans les décennies suivantes, le terrorisme change de visage. Bien avant son expansion mondiale suite aux attentats du 11 septembre, le Groupe Islamique Armé (GIA) basé en Algérie, commet une série d’attaques entre 1994 et 1996, dont des attentats à la bombe visant des civils dans les transports publics et le détournement d’un avion français en Algérie dans l’intention présumée de le faire exploser au dessus de Paris.
Ceci n’étant que le préambule de ce qui deviendra la menace expansionniste du XXIe siècle, revenons sur les principales attaques terroristes islamistes, dont la France a fait l’objet ces 10 dernières années.
Novembre 2011: Incendie et destruction des locaux de Charlie Hebdo par jet de cocktail molotov. L’attaque s’étant produite de nuit, elle n’a pas fait de victimes.
Mars 2012: Mohammed Merah tue 7 personnes et en blesse 5 dans une fusillade à Montauban et à Toulouse, dans le sud de la France.
Mai 2013: Un converti à l’islam de 22 ans prénommé Alexandre, poignarde le soldat français Cédric Cordiez.
Mai 2014: Le djihadiste de nationalité française Mehdi Nemmouche tue 4 personnes au Musée juif de Bruxelles.
Janvier 2015: Se revendiquant d’Al-Qaida, les frères Kouachi lancent un attentat meurtrier contre les bureaux du journal satirique Charlie Hebdo, tuant 12 personnes. Quelques jours plus tard, Amedy Coulibaly tue au nom de l’État islamique, une policière et des otages dans un supermarché casher.

Juin 2015: Yassine Salhi, décapite son patron Hervé Cornara sur un site gazier américain à Saint-Quentin Fallavier et recouvre sa tête de la Shahada, la profession de foi islamique. Des drapeaux islamistes ont été retrouvés sur les lieux.
Août 2015: Quatre militaires, deux américains et deux européens empêchent Ayoub El Khazzani, terroriste lourdement armé, de provoquer ce qui aurait pu être un attentat sanglant à bord d’un train Thalys d’Amsterdam en France. El Khazzani s’était rendu en Syrie un an plus tôt.
Novembre 2015: série de fusillades et d’attentats kamikazes perpétrés au Bataclan et en périphérie parisienne par 3 commandos se revendiquant de l’organisation de Daech, faisant 130 morts et des centaines de blessés.
Janvier 2016: Un adolescent turco-kurde se revendiquant de l’Etat Islamique agresse un enseignant juif avec une machette à Marseille.
Juin 2016: Larossi Abballa poignarde au nom de l’Etat Islamique un couple de policiers dans leur maison de Magnanville et retient leur enfant de 3 ans en otage. Il retransmet en direct le double meurtre dans une vidéo sur Facebook. L’enfant est sauvé par les forces de l’ordre.
14 Juillet 2016: Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, conduit un camion bélier sur la promenade des Anglais à Nice et fonce sur une foule de civils sur près de deux kilomètres lors de la fête nationale du 14 juillet. L’attentat est revendiqué par l’organisation terroriste État Islamique.
26 juillet 2016: Abdel-Malik Nabil Petitjean et Adel Kermiche, de nationalité française, attaquent l’église paroissiale de Saint-Etienne en Normandie, poignardent un prêtre et prennent cinq personnes en otage avant d’être abattus par la police. L’agence de presse Amaq affirme qu’ils avaient prêté allégeance au dirigeant de l’État islamique Abu Bakr al-Baghdadi.
Avril 2017: Des agents de la police sont pris pour cible par Karim Cheurfi sur les Champs-Élysées. Avant d’être abattu, il tue un policier et en blesse gravement deux autres. L’État islamique revendique la responsabilité de l’attaque.
Février 2020: Matthias, un jeune militaire de 19 ans aux tendances suicidaires, attaque des policiers à l’intérieur d’une caserne de Dieuze. Selon certaines sources, le jeune homme avait préalablement appelé la police et affirmé préparer une attaque au nom de l’Etat Islamique, en précisant qu’il faisait partie des forces armées. Blessé par la police puis opéré et retenu en garde à vue à l’hôpital, il a soutenu vouloir mourir sous les balles des forces de l’ordre.
Septembre 2020: Un individu de nationalité pakistanaise agresse 2 personnes à l’arme blanche, près des anciens locaux de Charlie Hebdo, leur causant de graves blessures. Le Parquet national antiterroriste a ouvert une enquête pour “tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, association de malfaiteurs terroriste criminelle”. L’assaillant déclare assumer son acte qu’il attribue à la republication des caricatures sur le prophète Mahomet qu’il n’a pas supportée.
Octobre 2020: Samuel Paty, enseignant dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine est décapité devant l’établissement, pour avoir montré à ses élèves les caricatures de Mahomet dans le but d’illustrer un cours sur la liberté d’expression. Son assassin, Abdoullakh Anzorov, un islamiste tchétchène est abattu par la police dans la ville d’Eragny dans le Val-d’Oise. Deux semaines plus tard, un Tunisien fait 3 morts et plusieurs blessés dans la Basilique Notre-Dame de l’Assomption de Nice avant d’être arrêté par la police.
500 condamnés pour faits de terrorisme et 900 détenus de droit commun qui se sont radicalisés se trouvent actuellement en prison. Entre 60 à 70 d’entre eux devraient être libérés en 2021, estime Laurent Nunez, coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme.
