La chaîne qatarie Al-Jazeera interdit aux journalistes de couvrir les manifestations en Iran

La chaîne qatarie Al-Jazeera a mis les journalistes en garde contre les lourdes conséquences qu’ils encourent s’ils couvrent les manifestations actuelles en Iran ou s’ils publient des critiques envers le régime iranien, selon une circulaire dévoilée par Amjad Taha, expert en politique et responsable régional du Centre britannique d’études et de recherches sur le Moyen-Orient.

Amjad Taha a déclaré sur Twitter : “Des documents exclusifs ont été divulgués par le département d’Aljazeera à Doha : Le Qatar, qui accueillera la Coupe du monde de la FIFA 2022, a exhorté ses médias, et Aljazeera en particulier, à ne pas couvrir les manifestations iraniennes et à ne pas publier sur Twitter des critiques à l’égard du régime iranien”.

Le document rédigé en arabe en date du 28 septembre 2022 indique : “En application des directives reçues de la direction générale du réseau, il est nécessaire de transmettre à tous les affiliés d’Al Jazeera, y compris les radiodiffuseurs, les journalistes et les correspondants, l’interdiction de couvrir les manifestations qui ont lieu en République islamique d’Iran sur tous les médias affiliés à Al Jazeera Media Network”.

“L’interdiction concerne également les médias sociaux personnels des affiliés au réseau. Toute personne qui y contrevient sera soumise à une sanction en vertu de la clause de procédure pénale”, précise le texte.

L’Iran et le Qatar entretiennent des relations amicales et collaborent toujours sur les questions sécuritaires. Après la fin de la guerre du Golfe de 1991, Hamad ben Khalifa, l’ancien émir du Qatar, a salué l’engagement de l’Iran en faveur des accords de sécurité dans le Golfe Persique. Toutefois, ces accords n’ont jamais été mis en œuvre en raison de l’opposition des autres États arabes du Golfe.

En mai 2021, l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad a révélé que le Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, l’ancien émir du Qatar, a payé une rançon de 57 millions de dollars pour libérer 57 combattants du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), capturés fin 2012 par un groupe d’opposition armée à Damas.

Lors du printemps arabe de 2012, l’organe de presse qatari a été critiqué pour avoir couvert le soulèvement qui a eu lieu dans les pays du Moyen-Orient. Pour légitimer la rébellion armée contre les gouvernements arabes, Al-Jazeera avait diffusé les discours provocateurs du prédicateur extrémiste issu des Frères musulmans, Youssef al-Qardaoui, mort le 26 septembre de cette année à Doha.

Depuis le début des manifestations en Iran, les forces de sécurité iraniennes ont tué plus de 320 personnes, dont 51 enfants, et des milliers d’autre ont été arrêtées. Les chaînes d’information qataries demeurent silencieuses.  

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