Les Etats-Unis intensifient la pression sur l’Arabie saoudite avant une réunion de l’OPEP

Dans une tentative d’exercer davantage de pression sur l’Arabie saoudite à l’approche d’une réunion de l’OPEP prévue en décembre, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré aujourd’hui, mardi, que les relations entre Washington et Ryad étaient encore en examen, malgré l’immunité accordée par l’administration au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à la suite du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.

Antony Blinken, qui se rend au Qatar pour assister au dialogue stratégique annuel entre Washington et Doha, a déclaré que cette décision n’impactait pas les relations avec Riyad, indiquant qu’il n’est pas prévu que le prince héritier Mohammed ben Salmane se rende aux États-Unis.

Les analystes estiment que pour Washington, la réévaluation des relations avec Ryad dépendra de la prochaine réunion de l’OPEP+, bien que dans les faits, l’Arabie saoudite a déjà clairement déclaré son refus d’augmenter la production de pétrole, comme le souhaiterait l’administration américaine. Certains observateurs ont qualifié de « chantage » la politique américaine concernant l’augmentation de la production.

Pour sa part, l’Arabie saoudite a souligné que la décision de l’OPEP+ de réduire la production de deux millions de barils par jour à partir de novembre, est une décision purement économique, sans le moindre rapport avec les évolutions géopolitiques actuelles ou un quelconque parti pris, en référence aux accusations américaines selon lesquelles l’OPEP+ aurait pris cette décision sous la direction de l’Arabie saoudite, dans le but de soutenir le président russe Vladimir Poutine dans la guerre qu’il mène contre l’Ukraine.  

En refusant de céder à la pression américaine, le royaume saoudien a mis le président Biden devant une situation délicate avant les élections de mi-mandat, en raison de la hausse importante des prix du carburant et du taux d’inflation.

Le prince Mohammed Ben Salman, qui était auparavant vice-Premier ministre et ministre de la Défense, a été nommé Premier ministre par décret royal fin septembre, mais sa nomination a suscité une polémique en raison des poursuites judiciaires dont il fait l’objet dans le cadre de l’affaire Khashoggi.

Le meurtre de Jamal Khashoggi il y a quatre ans au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, a porté atteinte à la réputation du prince héritier. Durant sa campagne électorale, Biden s’était engagé à faire du royaume saoudien un Etat “paria”.

Mardi, Antony Blinken et le ministre qatari des Affaires étrangères, le Cheikh Mohammed ben Abdul Rahman Al-Thani, ont discuté de la progression du dossier nucléaire iranien et des questions relatives aux pays arabes et musulmans.

« Nous avons discuté des développements de l’accord nucléaire iranien, des questions de l’Irak, de la Libye, de l’Afghanistan et de la cause palestinienne » a déclaré le ministre qatari des Affaires étrangères lors d’une conférence de presse conjointe organisée par les deux parties à Doha.

Le ministre s’est dit préoccupé par les rapports concernant l’envoi de drones iraniens à la Russie et leur utilisation en Ukraine. « Nous examinons actuellement des rapports sur le programme nucléaire iranien et nous voyons que la diplomatie est la meilleure façon de traiter », a-t-il ajouté.

Le Cheikh Mohammed ben Abdul Rahman a qualifié le dialogue stratégique entre Doha et Washington de « plate-forme importante dans les relations entre les deux pays ».

Par ailleurs, il a exprimé sa gratitude envers « les efforts des Etats-Unis et leur soutien à son pays pour l’accueil de la Coupe du monde et l’organisation du tournoi ».

 « La Coupe du monde a été un catalyseur pour les réformes au Qatar, et il existe une vision nationale pour suivre le rythme des changements mondiaux », a-t-il affirmé, précisant : « La Coupe du monde n’a pas été la principale raison des réformes, mais plutôt la vision de l’Emir du Qatar. »

« Les droits de l’homme sont la responsabilité de l’Etat envers tous ceux qui vivent au Qatar, et des réformes ont été adoptées pour atteindre cet objectif », a-t-il poursuivi.

Le dialogue stratégique annuel entre les Etats-Unis et le Qatar survient cette année à un moment ou la menace iranienne prend de l’ampleur dans la région du Golfe. Dans le dernier incident en date, un bateau appartenant à un homme d’affaires israélien a été attaqué dans les eaux d’Oman.

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