Une ONG accuse la Turquie d’obliger les réfugiés syriens à signer des formulaires de retour “volontaire” en Syrie

Les informations selon lesquelles des réfugiés syriens ont été contraints par les autorités turques de signer des formulaires de retour volontaire en Syrie avant d’êtres expulsés, ont été démenties par Ismail Catakli, le vice-ministre de l’Intérieur de la Turquie.

Ismail Catakli a déclaré que son pays tente d’offrir un environnement sécurisé pour le retour des réfugiés vers les zones qu’il s’emploie à épurer dans le nord de la Syrie.

Il a indiqué que 531 326 Syriens ont déjà regagné les zones de sécurité établies par la Turquie dans le nord de la Syrie, notant que 3 611 143 Syriens sont toujours présents en Turquie.

Le ministre a ajouté que les services de sécurité turcs déploient des efforts considérables pour contenir l’immigration clandestine, comme cela est le cas dans de nombreux pays exposés aux flux migratoires.

Pourtant, des Syriens résidants en Turquie et des organisations de défense des droits de l’homme ont récemment multiplié les plaintes faisant état d’une “escalade d’expulsions forcées de jeunes gens, dont certains sont inscrits dans des universités turques et d’autres sont titulaires de cartes provisoires de protection”. D’après les plaignants, ces réfugiés ont été contraints de signer des documents stipulant que leur retour en Syrie est “volontaire”. 

De nombreux Syriens résidants en Turquie ont vu leur situation se détériorer à partir de début mai, lorsque le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé un plan visant à encourager un million de réfugiés syriens à rentrer dans leur pays en leur promettant la construction de logements et d’infrastructures locales.

Certains observateurs estiment qu’à l’approche des prochaines élections présidentielles et parlementaires, c’est la pression de l’opposition turque qui a conduit le gouvernement d’Erdogan à accélérer les expulsions vers la Syrie.

Les autorités turques ont rejeté les allégations de détention arbitraire et d’expulsion de réfugiés Syriens au cours des derniers mois.

Un récent rapport de Human Rights Watch, dans lequel l’organisation accuse les autorités turques d’arrestations et d’expulsions arbitraires de réfugiés syriens, a été qualifié de “scandaleux et mensonger” par la direction de l’immigration.

La direction turque de l’immigration s’est défendue en affirmant que les réfugiés syriens signent le formulaire de retour volontaire en présence d’un témoin, et que leur retour dans leur pays est encadré. Par ailleurs, elle a accusé Human Right Watch de faire abstraction des éloges de la communauté internationale envers la politique “exemplaire” appliquée par le gouvernement turc concernant la question des réfugiés.

La direction turque de l’immigration a également précisé dans un communiqué que depuis 2017, plus de 500 000 réfugiés syriens sont retournés “volontairement” dans des régions du nord de la Syrie.

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