L’Iran à nouveau accusé de fournir des drones à l’armée russe pour attaquer l’Ukraine

Le régime iranien a démenti cette semaine les informations selon lesquelles il aurait fourni des drones militaires à la Russie, alors que la région de Kiev a visiblement été visée par plusieurs drones de fabrication iranienne, a rapporté aujourd’hui Iran International.

Selon Oleksiy Kuleba, le chef de l’administration militaire de Kiev, six explosions survenues tôt mercredi à 75 km au sud de la ville, blessant un soldat dans une base militaire à Bila Tserkva, ont été provoquées par des drones kamikazes Shahed-136 à aile delta de fabrication iranienne.

Le porte-parole de l’armée de l’air, Yuriy Ihnat, a déclaré à la télévision ukrainienne que les drones avaient été lancés depuis le territoire contrôlé par la Russie au sud, et que six autres avaient été abattus.

Dans des déclarations largement relayées par les médias internationaux, Yuriy Ihnat a jugé “sérieuse” la menace signalée par l’attaque, tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky aurait discuté avec les commandants des “nouveaux types d’armes que l’agresseur a commencé à utiliser”.

Les responsables ukrainiens avaient auparavant estimé que les drones offraient à Moscou une facilité d’assemblage et une alternative bon marché comparée aux missiles de haute précision.

Une pièce électronique provenant apparemment d’un drone iranien utilisé en Ukraine. 6 octobre 2022

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, avait déclaré le 3 octobre que les informations relayées par les médias étaient “sans fondement” et que Téhéran était attaché aux principes de “la neutralité active et de l’opposition à la guerre, ainsi qu’à la nécessité d’un règlement politique des différends entre les deux parties, loin de la violence”.

En juillet, le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a averti que l’Iran avait accepté de fournir des drones à la Russie après une visite de commandants dans une base aérienne iranienne, bien que le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis, John Kirby, ait déclaré le 29 juillet qu’il n’y avait eu “aucun signe” supposant une transaction d’achat. Les déclarations ultérieures des responsables américains concernant la fourniture de drones par l’Iran sont restées anonymes.

L’Ukraine exerce un lobbying important auprès de Washington, notamment en envoyant récemment une troupe de femmes soldats. A présent, le pays estime que l’utilisation de drones iraniens par la Russie justifie que les États-Unis lui fournissent des armes plus avancées, un appel repris par certains défenseurs de l’Ukraine.

Bien que le ministère iranien des affaires étrangères insiste sur la neutralité de Téhéran dans le conflit, son guide suprême Ali Khamenei a félicité Vladimir Poutine pour son “initiative” d’envahir l’Ukraine, lors de leur rencontre à Téhéran le 19 juillet. L’Iran est depuis longtemps un “allié stratégique” de la Russie, ayant fourni des troupes au sol en Syrie pour prêter main forte au gouvernement du président Bachar Assad dans la guerre civile.

Le moteur d’un drone iranien utilisé contre des cibles ukrainiennes. 6 octobre 2022.

Dépourvu d’une armée de l’air efficace en raison de décennies de sanctions américaines, l’Iran a développé sa production nationale de drones, en commençant par la surveillance pendant la guerre de 1980-1988 contre l’Irak et en progressant vers le transport de munitions. Certains analystes affirment que le développement des drones par la Russie a été entravé par la préférence des commandants de l’armée de l’air pour les avions pilotés.

Les leaders régionaux dans la production des drones sont Israël et la Turquie. Ankara fournit à l’Ukraine depuis 2019 le Bayraktar TB-2 avancé, tout en agissant dans le conflit en tant que principal médiateur entre Moscou et Kiev.

Bien qu’il soit l’un des dix premiers exportateurs mondiaux d’armes et un leader dans le domaine des drones, des drones kamikazes et des missiles à guidage de précision, Israël a été critiqué par l’Ukraine pour ne pas lui avoir fourni d’armes.

Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a déclaré en septembre être “sous le choc parce que je ne comprends pas pourquoi ils n’ont pas pu nous fournir des défenses aériennes”.

En Israël, où environ 15 % des électeurs sont russophones, les politiciens de tous bords ne sont pas disposés à saper les bonnes relations avec Moscou.

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