Erdogan maintient son opposition à la candidature de la Finlande et de la Suède pour rejoindre l’OTAN

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré ce soir (lundi 16 mai) que son pays “ne transigera pas” sur la question de l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN, après que les deux pays ont officiellement déposé leurs candidatures.

“Comment pouvons-nous leur faire confiance ? La Suède est un incubateur d’organisations terroristes (…) Nous ne transigerons pas sur l’adhésion à l’OTAN de ceux qui imposent des sanctions à la Turquie”, a déclaré Erdogan selon l’Agence France Presse.

L’agence de presse semi-officielle Anatolie a indiqué aujourd’hui que la Turquie reproche notamment à la Suède et à la Finlande de ne pas avoir accepté les demandes d’extradition des individus que le régime turc accuse d’appartenir à des “organisations terroristes”.

Anatolie a cité le ministère de la Justice affirmant qu’aucune des 33 demandes d’extradition adressées par la Turquie au cours des cinq dernières années n’avait obtenu de réponse positive de la part de Stockholm ou d’Helsinki.

En ce qui concerne la visite en Turquie d’une délégation diplomatique suédoise prévue prochainement “pour savoir comment le problème peut être résolu”, selon le ministre suédois de la Défense, Erdogan a averti : “Ils viendront nous convaincre ? Il vaudrait mieux qu’ils ne s’en soucient pas !”

Depuis vendredi, le président turc menace de faire obstacle à l’adhésion de ces deux pays à l’OTAN, estimant qu’ils représentent “un refuge pour les terroristes du PKK”. Seulement, tout élargissement de l’alliance requiert l’unanimité des Etats membres.

La Turquie reproche également à la Suède d’avoir suspendu toute les ventes d’armes depuis 2019, en réponse à l’opération militaire turque dans le nord de la Syrie.

Dimanche, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, s’est montré plus indulgent envers la Finlande, mais a reproché à la Suède d’avoir tenu des propos “provocateurs” au cours des discussions à Berlin avec ses homologues de l’OTAN.

Mevlut Cavusoglu se rendra mardi aux Etats-Unis pour une rencontre prévue le lendemain avec le secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken.

Après la candidature de la Finlande dimanche, la Suède a officiellement déposé la sienne aujourd’hui par le biais de sa Première ministre, Magdalena Andersson.

“Dans la géographie de la diaspora turque, la Suède a effet une place spécifique. Depuis les années 1980, le pays a accueilli beaucoup de réfugiés politiques dont une bonne partie est soupçonnée par la Turquie d’être des militants du PKK. C’est un contentieux ancien entre Stockholm et Ankara”, explique Élise Massicard, chercheuse à Sciences Po et spécialiste de la sociologie politique de la Turquie contemporaine. “Selon une vision répandue chez les nationalistes turcs, si le PKK existe encore, malgré 40 ans d’une guerre menée avec des moyens extraordinaires, c’est parce qu’il dispose de ces ‘bases arrières’ en dehors de la Turquie”, a t-elle ajouté.

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