Les Frères musulmans tunisiens tentent de sauver ce qui reste du Mouvement Ennadhda

Bien que le Mouvement Ennahda (la branche tunisienne de la Fraternité musulmane) s’emploie encore à donner l’illusion de résister face à ce qu’il qualifie de “coup d’État”, les médias tunisiens ont publié des rapports sur les médiations que le président du Parti, Rached Ghannouchi, a proposées au président de la République, Kais Saied, afin que ce dernier l’autorise à quitter le pays en toute sécurité.

Le politologue tunisien, Belhassan Yahyaoui, a révélé que Ghannouchi a demandé il y a quelques jours une médiation auprès de la présidence de la République, pour tenter d’échapper aux menaces de condamnation pour corruption politique et financière qui planent sur son Parti.

Selon Belhassan Yahyaoui, l’escalade des dirigeants du Mouvement Ennahda depuis le mois de juillet n’est rien de plus qu’une tentative de pression sur les institutions étatiques et le président Kais Saied, pour permettre à Ghannouchi et à certains dirigeants du Parti de quitter le pays.

Il a souligné que les Frères musulmans tunisiens sont absolument convaincus qu’il n’y aura pas de retour au Parlement gelé par le président de la République, ni de retour possible sur la scène publique, mais qu’ils continuent de faire pression pour s’assurer une échappatoire sûre.

Selon le politologue, “la carte de la sécurité sera l’instrument du Mouvement pour sauver ce qu’il en reste, dans la mesure ou la sortie de Ghannouchi permettra aux autres responsables de lui imputer les erreurs, et pouvoir ainsi se repositionner dans l’arène tunisienne.”

Yahyaoui a indiqué que la procédure serait un “acte d’innocence” pour le Mouvement, au détriment de Ghannouchi qui serait à l’étranger.

Depuis le coup de force du 25 juillet 2021, Ennahda doit répondre de sa responsabilité concernant plusieurs dossiers épineux susceptibles de mettre en danger sa légitimité en Tunisie, comme l’assassinat en 2013 de deux hommes politiques tunisiens, Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, et l’obtention de fonds étrangers pour financer sa dernière campagne électorale.

Le Mouvement est également accusé d’avoir envoyé des jeunes dans des zones de conflit en Syrie et en Irak pendant “la révolution tunisienne”, de soutenir les milices armées de l’ouest libyen et de menacer la sécurité nationale tunisienne.

Pour sa pat, l’écrivain tunisien Nizar al-Jledi a prédit la réponse du président Kais Saied à la médiation proposée par Ghannouchi. Il a déclaré au journal “La Référence” que la Tunisie est sur le point de classer Ennahda comme entité terroriste, et qu’il ne saurait y avoir de retour en arrière ou de marchandage dans le période à venir.

Il a également souligné la détermination du président Kais Saied à poursuivre sa voie jusqu’au bout en éliminant les Frères musulmans, et en menant la Tunisie vers une réalité politique différente de celle des dix années au cours desquelles les Frères musulmans ont dirigé le pays, estimant que quelle que soit le situation de la Tunisie dans le futur, elle ne peut être que meilleure comparée aux années post-2010.

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