Pourquoi l’Iran a-t-il cessé d’importer des armes malgré la levée de l’embargo ?

L’arrêt des importations d’armes par l’Iran malgré la levée de l’embargo soulève des interrogations. En effet, les dirigeants iraniens ont souvent évoqué des projets de modernisation de l’armée et d’importation d’armes, et Téhéran a eu du mal à faire lever l’embargo.

L’armée iranienne a manifesté pendant des années son intérêt pour les systèmes d’armement russes. D’ailleurs, le chef d’état-major des forces armées iraniennes, Mohammad Bagheri, a indiqué avoir déjà discuté avec le gouvernement russe de la question de l’achat des derniers avions, dont des avions de chasse et des hélicoptères.

Le 18 octobre 2020 et après cinq ans, selon le délai fixé par la résolution 2231 de l’ONU, l’embargo imposé à l’Iran sur les armes a été levé en vertu de l’accord nucléaire que Téhéran a conclu en 2015 avec les grandes puissances (les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Russie, La Chine et l’Allemagne).

La levée de l’embargo imposé par le Conseil de sécurité en 2007 a permis à l’Iran d’acheter et de vendre des armes conventionnelles, notamment des chars, des véhicules blindés, des avions de combat, des hélicoptères d’attaque et de l’artillerie lourde.

Téhéran a confirmé être désormais en mesure d’acheter tous les équipements militaires nécessaires de n’importe quel fournisseur sans aucune restriction légale, en fonction de ses besoins en matière de défense, et il qu’il pouvait exporter toutes les armes défensives qu’il souhaite.

Toutefois, les dirigeants iraniens peuvent bien établir une longue liste de souhaits, sur le plan financier, ils ne sont pas en mesure de les exaucer. Ils hésitent déjà à investir dans certains des derniers modèles d’armes russes malgré les besoins urgents de l’armée iranienne, notamment en terme de remise en état et de modernisation des anciens équipements vétustes en sa possession depuis des décennies. Une situation d’autant plus préjudiciable pour l’Iran, exposé à d’éventuelles frappes israéliennes ou américaines contre ses installations nucléaires.

A l’époque de l’ancien président Donald Trump, les États-Unis avaient annoncé leur intention de lancer une frappe militaire contre l’Iran qui viserait des dizaines de cibles.

L’armée iranienne a également besoin d’avions modernes car il compte encore sur ses avions des années 1970. Il lui manque également des systèmes de défense aérienne et des stations radar.

En outre, Téhéran est impliqué dans un certain nombre de conflits régionaux en Syrie, au Yémen et en Irak et possède des armes militaires dans d’autres pays.

Dans les circonstances actuelles, Téhéran ne trouve pas beaucoup de pays capables de lui vendre les armes modernes qu’il souhaite acquérir. Le camp occidental ne le fera pas, motivé par une position anti-iranienne ou par la pression des États-Unis. Ainsi, la Russie et la Chine restent des candidats potentiels pour exporter des armes en Iran, qui affiche une nette préférence pour Moscou, mais il compte également se ravitailler à Pékin pour maintenir un certain équilibre, en fonction de ses capacités financières.

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