Azza Muhammad Ibrahim Al-Jarf est une des figures féminines les plus médiatisée de la Confrérie des Frères musulmans depuis la révolution du 25 janvier. À cette époque, elle était connue sous le nom de “Umm Ayman” (mère de Ayman), un titre qu’elle affectionnait particulièrement selon un rapport établi par la BBC sur quelques personnalités de la Confrérie musulmane, dont Azza Al-Jarf.
Après la révolution égyptienne du 30 juin 2013, elle a dirigé des manifestations contre l’armée et la police dans plusieurs quartiers du gouvernorat de Gizeh. A l’époque, elle avait même menacé publiquement l’État de représailles contre l’armée et la police si le président déchu des Frères musulmans, Mohamed Morsi, n’était pas libéré.
Azza Al-Jarf est née en 1964 dans un quartier de Al Sarayat à Gizeh et est titulaire d’un baccalauréat en sciences sociales. En 1985, elle a épousé le journaliste de la Fraternité Badr Muhammad Badr, qui était le secrétaire personnel d’une des dirigeantes du groupe, Zainab Al-Ghazali.
La proximité avec Zainab Al-Ghazali en raison de l’emploi de son époux a grandement influencé sa personnalité. Son esprit et ses méthodes de travail reflétaient en tout point son mentor féminin, à tel point que que certains l’on surnommée la petite Zainab Al-Ghazali.
Les déclarations de Umm Ayman contre les femmes ont fait d’elle l’une des figures féminines les plus controversées à l’époque de la destitution de Morsi. Azza Al-Jarf était parlementaire. Elle a été la première femme à avoir appelé à légaliser le mariage précoce de jeunes adolescentes à peine sortie de l’enfance, pour soit disant les protéger contre les dangers du harcèlement et du viol. Elle a également appelé à ne pas criminaliser l’excision. En somme, Azza Al-Jarf est l’une des égyptiennes les plus hostiles envers les femmes égyptiennes.
Après la révolution de 2013, elle était perçue par les partisans du groupe comme une héroïne de la scène politique et du sit-in de la place Rabaa Al-Adawiya. Elle est montée à plusieurs reprises sur l’estrade du sit-in pour appeler les Frères musulmans à plus de “fermeté” dans leur affrontement avec les dirigeants militaires.
À la suite de la dispersion des sit-in d’Al-Nahda et de Rabaa Al-Adawiya le 14 août 2014, elle a de nouveau fait entendre sa voix pour soutenir et encourager la lutte armée.
